La galaxie est au centre de la bande
Ce titre n’a aucun lien avec le film, si ce n’est qu’il est question d’une galaxie et d’une bande. Et une glace Mars a celui ou celle qui saura d’où vient cette réplique.
Les Gardiens de la Galaxie est un film fortement plébiscité par le public – certains allant même jusqu’à dire que c’est le meilleur Marvel jamais pondu à l’heure actuelle. Personnellement, ce n’est pas ce qui me vient à l’esprit. L’œuvre est certes sympathique, mais j’ai plus frissonné sur X-men 1 et plus ri sur Avengers. De fait, non, GotG ne prend pas la première place sur le podium des films de super-héros.
Pourquoi ce manque d’engouement pour cette aventure pourtant portée aux nues, me direz-vous ?
Parce que 1, je ne connaissais pas du tout ces personnages avant de les voir apparaître sur l’écran. De fait, j’ai quand même été larguée pendant les vingt premières minutes du spectacle (« C’est qui ce mec ? C’est quoi Nova Prime ? C’est quoi un Ravageur ? Pourquoi ils ne sont pas de la même couleur alors qu’ils sont de la même race ? », etc.). Et ça, pour se mettre dans l’histoire, ça n’aide pas du tout. D’autant plus que, de ce que l’on voit durant ce film, l’univers est quand même très vaste. Les peuples sont nombreux, les personnages sont nombreux, les lieux sont nombreux et les lois sont nombreuses (et, au milieu de tout ça, y’a un traité de paix qui sort de l’anus de Zeus (un Pépito à celui ou celle qui saura d’où vient cet intérêt pour l’anatomie divine)). Bref, le cerveau du spectateur doit intégrer une montagne d’infos en quelques minutes pour pouvoir suivre un minimum l’histoire, ce qui n’est pas forcément très simple
Parce que 2, le scénario ne casse pas cinq pattes à un poney. Soyons francs, c’est quand même cousu avec de la bonne grosse corde dorée. Le beau gosse emballe la bombasse, le gros tas de muscles est un gentil nounours, les deux frangines se détestent, le méchant garde le magot pour lui plutôt que pour son maître et le protecteur du héros ne lui fera pas une boutonnière supplémentaire dans son beau blouson. Et tout ça est écrit en gras sur le front de chaque personnage dès la seconde où ils apparaissent à l’écran. Heureusement ceci-dit que les réalisateurs ont eu la bonne idée de casser certaines scènes bien clichés pour mettre un pied hors des sentiers battus… avant de, parfois, les mettre quand même à l’écran (cf. le combat entre les deux sœurs).
Parce que 3, trop d’humour tue l’intensité dramatique. Ce film se veut résolument drôle. De fait, il y a des répliques débiles et des scènes absurdes à tous les carrefours et chaque personnage passe à un moment ou un autre pour un gros boulet. Le hic, c’est que cet humour omniprésent détruit tout le sérieux inhérent à des passages qui auraient pu être autrement plus poignants. Que ce soit Quill devisant sur la musique ou son enfance, Rocket évoquant les expérimentations qu’il a subies, Drax relatant sa perte ou Saal lâchant ses derniers mots, à aucun de ces instants un frisson n'est venu me parcourir. Pour la simple est bonne raison que la seconde d’avant, untel racontait un couennerie et que la seconde d’après, bidule en sortait une autre. En somme, ce film ne dégage aucune émotion (autre que l’amusement).
Parce que 4, l’humour justement n’est pas non plus transcendant. Je m’attendais à pleurer de rire, écroulée sur mon siège et en fait, non. J’ai souri, j’ai ri parfois mais pas de quoi en avoir mal aux côtes. Quill est idiot, Rocket est barge et Groot ne sait dire que trois mots, mais comme c’est systématiquement les mêmes tours qui reviennent, forcément, ça lasse.
Parce que 5, les combats sont un fouillis monstrueux. Je n’ose même pas imaginer le boxon que ça doit être en 3D. Certes, la caméra ne souffre pas d’un Parkinson aigu mais ça vole et ça court tellement dans tous les sens – tout en étant filmé de très près – qu’au final, on a les yeux qui se croisent et qu’on ne pige plus rien à qui fait quoi et où est qui. Une belle bataille ne signifie pas de mettre des lasers partout, des explosions toutes les vingt secondes et une ou deux répliques dans un coin, il faut aussi que l’on comprenne ce qu’il se passe, concrètement.
Ceci dit, à côté de ça, les images spatiales sont magnifiques, les effets spéciaux bien foutus, la musique colle à l’histoire, les personnages sont sympathiques (mention spéciale pour Drax que j’ai beaucoup aimé et puis Groot, jamais Vin Diesel n’aura aussi bien joué) et puis il y a une foule de bonnes idées (l’arme de Yondu et le « filet » de la flotte aérienne de Nova notamment). Mais pas de quoi coller la note maximale au dernier né de la firme Marvel (ni 9, ni 8 d’ailleurs).
A voir si vous voulez passer un bon moment, à condition de vous concentrer pour bien tout suivre au début et de vous laisser porter ensuite.