De loin le blockbuster le plus attendu de la saison - et le mot est faible -, Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 était entouré d'une telle hype depuis sa mise en production, qu'il était bien difficile de ne pas attendre énormément de cette suite du meilleur opus du MCU - avec Captain America : Le Soldat de l'Hiver -, toutes phases confondues.
Trois ans plus tard, porté par une campagne promotionnelle excitante et sans la moindre fausse note, ainsi que les arrivées férocement bandantes de deux des plus grands héros du cinéma bénit des 80's - les légendes Sylvester Stallone et Kurt Russell -; cette séquelle avait la lourde tâche de faire au moins aussi bien que le brillant premier film, tout autant que d'incarner un véritable blockbuster estival respectant au pied de la lettre la règle du Bigger, Faster and Better.
Bonne nouvelle, et même s'il est évident qu'il est loin d'être dénué de quelques petits défauts assez dommageable, la péloche signée par le toujours habile - et génial - James Gunn, est une excellente suite, qui creuse intelligemment les pistes développés par le premier opus (que ce soit les relations entre chaque héros ou leurs passé, sans oublier leur nouveau statut suite à la précédente aventure), pour mieux nous offrir un divertissement dans la droite lignée du précédent (et c'est là ou le titre " Vol. 2 " prend tout son sens), grisant, spectaculaire, drôle - logique -, riche en émotions (majoritairement dans le dernier tiers) et résolument unique au sein d'un MCU ou la franchise incarne le seul trublion singulier.
Totalement tourné vers ses personnages, qui sont tous traités ici avec équité, même les petits nouveaux (amoureux de Sly que nous sommes, difficile en revanche de ne pas pester devant le traitement anecdotique de son personnage), qu'il sépare pour mieux les réunir par la suite, GOTGVol.2 nous dépeint la team des Gardiens qui devient peu à peu une famille à part entière, aussi dysfonctionnelle et barrée qu'elle puisse être.
Car le vrai maitre mot de cette suite est bien la famille (celle du sang autant que celle que l'on peut se créer), que ce soit du côté de Peter Quill/Star Lord, qui s'affiche comme le vrai leader des Gardiens tout en apprenant plus sur son passé (coucou papounet Kurt, le duo qu'ils forment est absolument awesome), ou même de Gamorra et Nebula, dont on comprend mieux la difficile relation sororale; même les autres personnages (Drax/Mantis et Yondu/Rocket) sont mués par une dynamique de duo qui tend à renforcer la fibre familiale du groupe.
Dommage alors, qu'au delà une écriture dans le fond plutôt emballante, le métrage mette véritablement plus d'une heure avant de réellement démarrer (son vrai gros défaut), la faute à une intrigue totalement en roue libre et presque fantomatique, faisant voyager les protagonistes de planètes en planètes sans véritable lien.
La balade est certes méchamment divertissante, mais aligner les ennemis (tous bien amenés il est vrai, surtout les Ravageurs) pour mieux combler les trous avant le gros feu d'artifice, c'est déjà ce que l'on pouvait un poil reproché au Civil War des frangins Russo.
Fort heureusement, savoir faire oblige malgré un cahier des charges plus lourd que la moyenne, James Gunn masque les quelques défauts/longueurs de sa péloche grâce à une sincérité évidente, qui transpire à travers une mise en scène maitrisée et ambitieuse (c'est techniquement irréprochable malgré une avalanche de CGI et un univers très coloré), une direction d'acteurs inspirée (chacun prend du plaisir à se retrouver, et cela transpire à l'écran) et une gestion du cool imparable.
Mené tambour battant grâce à un rythme majoritairement enlevé et sans aucune limite d'un point de vue humour (Gunn se permet tout, surtout en dessous de la ceinture, à la différence des autres metteurs en scène bridés par la major), bourrés jusqu'à la gueule de moments savoureux, de dialogues et de gags finement scriptés (Dave Bautista/Drax chipe les meilleurs punchlines et son timing comique est bien meilleur que pour le premier film), sans compter une belle brochette de caméos hilarants (Stan Lee en tête); Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 est un excellente suite, un trip cosmique très 70's plus imposant et loufoque mais in fine moins épique que son ainé (même au niveau de son awesome mix), magnifié par une aura presque indépendante ici totalement absente.
S'il ne répond peut-être pas à toutes nos - astronomiques - attentes (au fond, aurait-il réellement pu le faire ?), ce second opus est loin de décevoir tant James Gunn enrichit joliment son bébé, et nous donne déjà férocement envie de mirer le Vol. 3, (déjà) prévu pour 2020...
Jonathan Chevrier
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