CRITIQUE // LES GAZELLES DE MONA ACHACHE
Les gazelles est un film de la réalisatrice Mona Achache qui raconte le parcours initiatique de Marie passant du statut de en couple à celui de célibataire à l’âge de 30 ans. On découvre tout d’abord le portrait d’une jeune femme dépassée, se rendant compte de toutes ces choses qu’elle pense avoir manqué, sous le prétexte peut-être de rentrer dans un moule imposé par la société.
On peut voir quatre parties bien distinctes dans ce film :
La prise de conscience et la rupture
Au moment de signer leur prêt pour l’achat d’un bien commun, Marie à une prise de conscience qui l’amène à paniquer et à se séparer de son ami Fred après 7 ans de vie commune.
On assiste à une remise en question de ses sentiments pour lui. Est-ce bien le bon? Faut-il laisser perdurer une relation dans laquelle s’est instaurée une routine monotone ?
L’effervescence d’un retour à une certaine liberté
Rejetée par son proche entourage qui la considère comme étant devenue complètement folle et donc malade, elle se retrouve alors encouragée par son tout nouveau groupe de copines, des célibataires comme elle. Ces “gazelles”, apprennent à Marie à revendiquer sa liberté sentimentale. “C’est toi qui dis quand, c’est toi qui dis qui, c’est toi qui dis comment !”, une phrase du film qui sonne comme un leitmotiv. Dans ce groupe de gazelles on retrouve les portraits éclectiques et touchants où toutes les générations se mêlent de Sandra (Audrey Fleurot) mère exemplaire et chef de groupe, Gwen (Anne Brochet) la psychanalyste cinquantenaire qui voue un culte à la plastique, Myriam (Naidra Ayadi) femme fatale uniquement intéressée par les hommes déjà pris et Judith (Joséphine de Meaux) la plus jeune, attirée par les ados prépubères est quant à elle la touche nature et décomplexée.
Le soi disant retour à la réalité
Après avoir tout expérimenté : la fiesta, l’alcool, les coups d’un soir…, l’effervescence laisse place au désespoir ainsi qu’à la solitude et au questionnement.
La révélation
Partir sur un coup de tête, pour se sentir mieux et au final se rendre compte que le problème venait peut-être d’elle-même depuis le départ.
Ce qui est très appréciable dans ce film en plus de sa thématique, se sont la justesse du ton des acteurs, l’attachement qui se fait très vite à eux et leur naturel. La réalisatrice n’est pas tombé dans le cliché. On retrouve un scénario juste et très bien écrit. Ce qui n’empêche pas la réalisatrice d’avoir recours à de bonnes idées de montage.
Ici nous sommes très loin des comédies sulfureuses aux personnages auxquels on ne peut pas s’attacher et dans lesquels on ne peut pas se transposer.
Les gazelles, une belle fresque de la vie sentimentale tout simplement.