Parfois, quand on est trop fatigué pour regarder un bon film... Bon inutile de chercher une justification, il est évident que je range les films de Kevin Smith dans mes plaisirs inavouables.
"Les glandeurs" est le film qui suit immediatement "Clerks", et l'on retrouve Jay et Silent Bob, mais aussi Brian O'Halloran (l'acteur principal de "Clerks") dans le rôle d'un prétendant fallot, probablement un parent éloigné de Dante). Le présupposé est le même : un mec vient de se faire plaquer par sa copine. Enfin deux, en l'occurrence.
T.S., étudiant qui, alors qu'il retrouve sa copine Brandi Svenning sur le toît où elle observe les étoiles, fait accidentellement décharger son arme factice sur la gouverneur, ruinant les espoirs de subvention du père de sa copine. Oui, un beau ratage. Et son grand frère Brody, un nerd qui reste chez sa mère à jouer dans le sous-sol à des jeux Sega alors qu'il a pour copine Rene (Shannen Doherty). T.S., pourchassé par la presse, se réfugie dans le Mall du coin, que Brody connaît comme sa poche. La nouvelle création du père Svenning, un jeu type Tournez manège, est en train d'être installé. Nos deux compères recrutent Jay et Silent Bob pour le saboter, mais c'est compter sans le meilleur vigile du coin (il porte même un chapeau de paille), La Fours. Après avoir consulté une voyante qui voit l'avenir en se caressant les seins, puis échangé des considérations sur l'amour avec Stan Lee, nos héros participent de force au jeu télévisé... Et je vous laisse deviner la suite. Les méchants vont en prison et Shannen Doherty ne découvrira pas la sodomie avec Ben Affleck (ouf).
La galerie de personnages délirants fonctionne plutôt bien, moins du fait de l'écriture (pas le point fort de Smith) que grâce à l'esthétique très cartoon, surtout dès que Jay et Silent Bob font irruption. Voir Silent Bob utiliser une corde pour voler tel Batman, ou sortir une poupée gonflable, puis un lance-grappin de son manteau apparemment sans fond est joyeusement débile, et tout l'humour slapstick me convient parfaitement. Le côté nerd, avec les délires sur Star Wars et les X-men, ou la provoc à deux balles sur la beuh me touchent clairement moins, mais bon. Les personnages sont caricaturaux (on voit bien que le père Svenning fait semblant de vomir dans son sac, mais bon). J'aime bien la manière qu'a Kevin Smith de poser sa caméra en plans américains. Le découpage, les champs-contre-champs, tout cela est classique et solide, et c'est probablement pour cela que j'accroche. Le plan de fin, une allusion au dernier plan du "Dictateur", mais avec un orang-outan, est fort chouette.
Ha, la seule chose qui m'a vraiment choquée : que Silent Bob prononce quelques mots à la fin... For Christ's sake !