Jadis gorilles -histoire de justifier le titre du film, dixit malicieusement l'un des comédiens- Darry Cowl et Francis Blanche sont pour l'heure bagagistes dans un aéroport. Cependant que l'idée de la comédie de Girault est de leur faire endosser toutes sortes de fonctions et d'uniformes lorsqu'ayant égaré une valise, le duo visite les passagers du vol Téhéran-Paris susceptibles d'avoir récupéré le bagage.
Ensemble ou séparément, les deux acteurs se plient à une succession de situations diverses et variées, suivant les personnages qu'ils rencontrent. De fait, Jean Girault réalise une une comédie a sketches dans laquelle les deux comédiens sont fugitivement et alternativement polyvalent, aristocrate, mage hindou, gangster ou militant de l'armée du salut.
Et il leur faut bien peu d'exigence et un vrai sens de l'abnégation pour que l'un et l'autre se livrent à des numéros comiques si invariablement stupides.
C'est le bas de gamme du comique populaire, comme on pouvait s'y attendre de la part du cinéaste, avec ses rôles et dialogues épais. C'est uniquement son talent dans le cabotinage (Darry Cowl en particulier) qui permet au duo de surmonter, parfois, la nullité de l'ensemble. Enfin, on s'occupe souvent à reconnaitre dans de courtes apparitions une floppée de comédiens connus ou en passe de l'être.