"Les graines du figuier sauvage" est de loin le meilleur film que j'ai vu en salles en 2024.
Je ne vais pas m'attarder sur les conditions de tournage ou de production du film, tout ayant déjà été dit, mais rien que ceci constituait une motivation pour aller voir le film en salles. C'est chose faite day one et sans regrets.
Car en montrant le soulèvement de jeunes iraniennes, enfants d'un tout récent promu "enquêteur" (c'est un grade, en gros il est soumis au système peu importe), Mohamed Rasoulof dresse non seulement les maux d'une dictature théocratique, mais aussi de la société de manière générale.
Ce que je retiens du film est que tout est dit dedans. J'avais ressenti exactement la même chose devant "La loi du marché" de Stéphane Brizé, cette impression que tout est écrit à la perfection et en total accord avec notre si beau monde (c'est drôle, on dirait presque que la comparaison entre une dictature et le monde du travail est volontaire ici. N'aurait-il pas osé ?)
Comme je l'ai dis au dessus, je trouve le film en parfait accord avec les constats de petit con que j'ai déjà dû me faire auparavant, je pense notamment à la phrase de la mère : "je le sais c'est la télé qui le dit" ; qui montre parfaitement l aveuglement et l abrutissement de la population, nécessaire au bon fonctionnement d'un système théocratique (ou non d'ailleurs tsais le mec qui lâche pas les sous entendus)
Et le film me rappelle surtout chaque situation de n'importe quel pays développé ou non, à savoir qu'au lieu de se soulever contre le régime ou n'importe quel gouvernement en place, on préfère se tirer dessus plutôt que de lutter tous ensemble pour un avenir meilleur (ici c'est encore plus grave car ça touche même la famille, les liens sacrés du sang !)
Mais le silence de la marginalité est aussi un sujet ultra intéressant du film, en particulier la meilleure scène du film, celle où la sœur ainée se soulève pour la première fois contre son père, à table, et qu'elle lui balance que non, ce n'est pas parce qu'on contribue au bon fonctionnement d'un système pourri qu'on le connaît.
In fine, le film nous montre le vrai visage de la dictature : celui qui a peur de ne plus être privilégier par le système, tant il a été de mèche avec lui.
Alors un chef d'oeuvre oui, mais un chef d'oeuvre porteur de sens. C'est encore mieux.