New York, le Leviathan moderne
Un superbe instantané du New York noctambule des 80s, de ses bas-fonds lugubres à ses communautés bien distinctes. Sur le coup, c'est exubérant, c'est kitsch. On peut pas s'empêcher de sourire face à toutes ses petites frappes d'outsiders, les gangs étant marqués d'un large panel chromatique allant du disco flashy au monochrome fatigué du perfetto.
Pourtant, avec le recul, on peut y voir une repompe réussie de New York 1997... réalisée avant New York 1997. Mais ce qui reste surtout fascinant, c'est la mégalopole américaine, exhibée dans ce qu'elle a de plus démesurée. Comme la ville de Chicago dans le Solitaire de Michaël Mann, voire Los Angeles dans Drive, New York est un personnage à part entière, et peut-être, LE rôle du film : un Gargantua de halos et de bitume, phagocytant le jour, et vampirisant la nuit, les âmes innombrables qui l'habitent.
"New York, New York" chantait l'autre... dans les faits, New York est un Léviathan moderne prêt à réaliser nos moindre désirs, à condition d'y laisser tout de soi, depuis son individualité (cf The Warriors) à sa santé mentale (cf. Taxi Driver, et plus récemment, Shame).
Rien que pour ça, un coup de cœur !
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