C'est probablement l'un des films les plus marquants de cette époque, l'une des perles qu'a réalisé Walter Hill qui filme ça comme un western urbain, avec une redoutable efficacité en transcendant la violence, soignant son atmosphère et son rythme sur la musique carrée de Barry de Vorzon, sans vedettes mais avec de jeunes acteurs crédibles, dont James Remar sortira du lot et mènera une intéressante carrière. C'est une vision réaliste de la guérilla urbaine que se livrent les gangs de New York pour conquérir un quartier, et l'acharnement qu'ils montrent pour le garder et le défendre, un peu comme ces animaux qui pissent pour marquer leur territoire. Hill joue avec la lumière de la nuit, la musique et l'insolite, principalement au niveau du look des bandes que rencontrent les Warriors. Je n'avais pas revu ce film depuis au moins 30 ans, et il a gardé tout sa force ; à sa sortie, il a été frappé d'ostracisme par la censure française qui l'a classé X (comme un vulgaire porno, et avec tout ce que ça sous-entendait de répression économique) pour des raisons d'incitation à la violence sociale. Plus tard, le film a été distribué en version intégrale en VHS puis en DVD, c'est donc cette version là qu'il faut voir.