Les Guerriers de la nuit, ou The Warriors dans son titre original mise principalement sur son ambiance, atmosphère punk anxiogène où la paranoia s'accouple à la violence aveugle pour engendrer un cadre d'action qui n'a pas grand chose à envier à un Hokuto No Ken.
Nous nous retrouvons donc face à un univers bien peaufiné, un visuel plutôt inspiré même si le film semble parfois faire étalage de son mauvais gout daté (on pourrait mentionner les costumes village people, mais ce serait trop vite oublier les transitions ringardes et le renoi des Warriors fagoté en marabout).
Là où le film semble intéressant en fait, c'est qu'il a une approche originale et captivante de la Rue (avec un "R"), terrain d’expression d’une jeunesse désoeuvrée, laissée aux mains des gangs souverains, se livrant à d’incessants affrontements rivaux, et se caractérisant par des signes distinctifs (code vestimentaire), un folklore et le contrôle d’un territoire délimité.
L’approche est audacieuse parce qu’elle dénote de l’importance de la facette culturelle des gangs, l’attachement à certains principes élémentaires (la scène ou l’un des membres refuse catégoriquement d’enlever sa veste témoigne de ce principe clé). L’uniforme et la bannière, symboles forts du groupe, représentent davantage que les ambitions individuelles et la volonté de survie.
Le film se démarque également dans sa perspective de progression. Nos protagonistes se retrouvent vite au coeur d'un conflit dont ils ne connaissent ni les origines, ni les enjeux. Toutefois, leur objectif majeur est très vite énoncé dés les 10 premières minutes. Au même titre qu'un jeu, il s'agira de partir d'un point A pour arriver au point B (Coney Island). C'est ingénieux car cela donne clairement l'impression de survival, sauf que le film raisonne avec le même modèle d’action tout du long.
Nos protagonistes se confrontent constamment à un nouveau gang, nouveau look, nouvelles méthodes, et tentent d’échapper à leurs étreintes en optant pour la fuite (parfois par l'affrontement physique), renforçant toujours plus cette idée de course poursuite. Cette idée de traque à travers les bas-fonds New-Yorkais, ponctuée par les interventions radio d’un narrateur malveillant a de quoi tenter et mérite amplement d’être exploitée, sauf que le même procédé tourne en rond au point d’en être usant. Cette démarche finit immanquablement par lasser et génère d'autres tares comme le rythme mal géré, la pauvreté de la mise en scène, etc...
Au final, c'est juste dommage. Le film semble bâclé et peu inspiré. Un background semblable aurait selon moi, mérité un bien meilleur traitement.