Je m'attendais franchement au pire en commençant "Ice Pirates". Bon, hum, personne ne s'attendait à du grand cinéma, si? Mais pour avoir récemment vu ou revu quelques films de SF "cultes", il faut bien avouer que beaucoup d'entre eux ont très mal vieilli. En comparaison, "Ice Pirates" est plutôt regardable. Avec son scenar abracadabrant, un script rempli de blagues vaseuses, les costumes invraisemblables et les effets cheap, regarder "Ice Pirates", c'est apprécier un florilège des mauvaises habitudes des films des années 80, tellement complet qu'on peut croire qu'il a été assemblé à dessein.
Si on aime "Flash Gordon" aujourd'hui, c'est parce qu'il échoue tellement spectaculairement dans ses ambitions. "Ice Pirates", au contraire, a une réalisation extrêmement consciente, et ne se prend jamais, jamais au sérieux. Pas une seule minute. Il échoue donc sciemment, dans la bonne humeur ambiante, et avec juste 90 minutes d'action et de décors a la mords-moi-le-noeud, je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer. La trame est basique et prévisible au possible, mais qu'importe! Chaque gadget, costume, personnage, est tellement kitsch que je n'ai eu de cesse de m'extasier.
Si notre leader pirate et sa princesse ne cassent pas la baraque, le film regorge de second couteaux épatant, notamment Anjelica Houston et Ron Perlman, jeunes et fringants dans des rôles bien décalés. Sans vouloir trop en faire pour promouvoir un film qui ne plaira sans doute qu'aux amateurs de SF avec un gout pour les trucs old-school et une tolérance pour les nanars, je suis bien content d'avoir vu ce film, et je m’étonne un poil qu'il soit si méconnu.