Une fois que t'as vu les Mad Max, c'est la misère pour trouver des films post-apocalyptiques corrects ; je m'en doutais déjà, mais j'en ai eu la confirmation avec toutes les merdes que j'ai vu dernièrement. Alors j'ai voulu regarder directement des nanars, au moins à défaut d'être bon, c'est drôle...
Les guerriers du Bronx est sorti en 82, donc un an après Mad Max 2 et New York 1997, dont on sent fortement l'influence. A cette époque, les Italiens faisaient partie des maîtres du film d'exploitation copiant les gros succès du cinéma américain, il y a eu beaucoup de westerns, de films de zombies, de space-opera, de films de guerre à la Rambo, et de films post-apo.
Concernant les Guerriers du Bronx d'Enzo G. Castellari (le réalisateur du "Inglorious bastards" original !), je ne saurais dire toutefois s'il s'agit vraiment de post-apo.
Le Bronx est devenu un "quartier interdit", où il ne reste que des gangs, vivant dans des souterrains ou des immeubles délabrés.
A part la date, 1990, on n’a pas vraiment de contexte. On ne sait pas pourquoi le Bronx est devenu ainsi, on ne sait pas s’il y a eu un bouleversement dans le reste du monde, …
Je crois que le film est tout de même censé se passer après l’apocalypse, et qu’on ne voit que quelques bâtiments en ruines faute de moyens, mais en même temps il y a encore une portion de New York intacte, et des forces de l’ordre. Le plus étrange, c’est ce final où le gang des Tigers, qui vit dans des sous-sols crasseux, sort un gros gâteau représentant La grosse pomme. Ils sont allés au boulanger du coin ?
C’est ça le problème quand on copie : on en reste à ce qu’on voit en surface, sans se poser plus de questions. Castellari a voulu reproduire le style de Mad Max, mais sans prendre la peine de développer un univers cohérent. C’est surtout évident quand on voit les gangs qui se partagent le territoire, leurs looks farfelus sans aucune raison.
Il y a notamment les Zombies, des mecs en rollers avec des crosses de hockey, des casques d’ouvrier, et des doudounes rouges et blanches dont le design fait penser au costume de Scorpion de Mortal kombat. Je ne sais pas pourquoi ils s’appellent les Zombies, car il y a un autre groupe qui ressemble bien plus à des morts-vivants ; selon cette logique, ils devraient peut-être s’appeler les Joueurs de hockey ?
Le plus ridicule, c’est ce gang qui se déplace uniquement en dansant, dont le look est un mix entre les droogies, les Baseball furies dans le film The warriors (sorti 3 ans avant), et des danseurs de cabaret.
Je me dis que Castellari a voulu faire dans l’originalité, mais ça n’a aucun sens et c’est moche. Et ridicule.
Les méchants ont pour nom L’ogre, et Hot dog… Les quelques véhicules qu’on voit semblent tout droits sortis de Pimp my ride.
Les héros, les moins grotesques heureusement, ce sont les Riders, un groupe de motards au look très gay-friendly, qui arborent des crânes transparents sur leurs montures. Peut-on dire de leur territoire que c’est… le royaume des crânes de cristal ?
Le personnage principal, Trash, le chef des Riders, a sûrement été choisi parce que c’est le plus musclé du groupe. Dommage, c’est aussi celui qui a le moins de charisme, son visage n’exprime rien à part à 2 ou 3 moments du film : un passage hilarant où il se fait brûler, et a une réaction violente qui contraste avec son impassibilité juste avant, et un autre moment où il découvre la mort d’un compagnon et lui caresse le visage, si proche de lui qu’on croirait qu’ils vont s’embrasser.
A l’inverse, il y a un clodo qu’on doit voir 10 secondes en tout mais qui cabotine à mort. Et un méchant aux réactions incompréhensibles, le type se fait tirer dessus, et sans faiblir, demande "c’est terminé ?".
Il y a bien une histoire, mais pas la peine de l’expliquer ; on ne la comprend qu’au bout de 40mn quand on nous explique enfin qui est tel personnage que tout le monde recherche. Et moi, je me demandais pendant tout ce temps si j’avais pas raté quelque chose, ou s’il n’y avait rien à comprendre. Il y a toujours cette confusion quand on voit un nanar : est-ce qu’on ne comprend pas, ou est-ce que le film n’est pas clair ? Et en fait on s’en fout, car ce n’est pas là que réside l’intérêt.
Parmi les petits plaisirs de ces Guerriers du Bronx, tout un tas de répliques pour le moins atypiques : "Putain enfoiré, je vais te caresser la gueule moi !", "Tu vas voir si je suis pédé !", "Je commence à en avoir marre de toi et de tes semeurs de merde !", "Je pensais que tu m’aimais autrement que copain", et le moins compréhensible : "On va vous l’expliquer dans un œuf de Pâques" ( ???)
Il y a quand même eu une suite, avec le même acteur principal, et toujours par Castellari, qui a également fait dans la foulée Les nouveaux barbares, dans lequel il y a encore ce pauvre Fred Williamson (le black dans Une nuit en enfer). Et il est programmé ce soit à La nuit excentrique, donc je me demande si c’était vraiment un bon choix de m’infliger Les guerriers du Bronx juste avant…
Bon, ça va participer à ma culture post-apo.
Et un joli extrait :
https://www.youtube.com/watch?v=cJstCRtErFg