A lire l'ensemble des notes et critiques sur le site, taper sur Shyamalan, est une gourmandise qui ne se refuse pas...
Alors pensez donc, on peut désormais aligner à la fois le père et la fille ! Formidable ! Mais que n'avions-nous pas eu cette idée géniale dès la deuxième saison de The Servant alors ?
Vous comprendrez, à la lumière de cette introduction légèrement ironique, que le masqué a encore une fois envie de défendre un film qui, de l'avis général (et donc bien sûr infaillible), ne le mérite pourtant pas.
Pas que ce soit le coup du siècle, hein. Mais cependant, Les Guetteurs, ce n'est pas si mal en fin de compte.
Car Ishana Shyamalan sait tout d'abord installer une ambiance et un malaise diffus, surtout au terme d'un premier acte d'une efficacité redoutable dès lors qu'il est voué à faire connaissance avec l'univers de cette forêt maudite, ses règles, ses habitants et se faire à cette très étrange scène, enchaînant littéralement ses protagonistes en une représentation d'âmes égarées qui marche à vue.
Et puis, cette claustration glaçante et ces monstres restant longtemps hors-champ...
Il y a donc de quoi se faire pas mal d'idées sur le scénario que nous tricote Ishana, comme à l'occasion d'un film de son père.
Sauf que dans un second temps, celle-ci semble vouloir tracer une autre route en embrassant une certaine idée du conte, du folklore ou encore des légendes celtiques qui, j'en suis sûr, n'aurait pas déplu à Guillermo Del Toro. D'autant plus que la réalisatrice au nom en forme de malédiction y plaque de manière plutôt adroite les traumas de son héroïne. Afin de parler du caractère changeant de l'identité, de sa définition par chacun de nous et ceux qui nous entourent.
Mais si quelques maladresses typiques d'une première œuvre sont bel et bien présentes à l'écran, Les Guetteurs, cependant, se révèle assez solide pour convaincre et étonner. Même s'il faut reconnaître que le troisième acte de l'aventure fournit paradoxalement trop d'explications à son mystère. Comme si elle n'était pas sure de sa chute ou de la qualité de la mythologie dont elle s'est emparée.
Si cette tare vient quelque peu réduire l'impact de l'oeuvre, Les Guetteurs démontre la sensibilité d'une réalisatrice dont on est curieux de voir la suite de carrière. Afin de juger si elle a les épaules assez solides pour porter une voix singulière au sein du genre fantastique, et confirmer que le nom de Shyamalan pourra dorénavant s'écrire au pluriel.
Behind_the_Mask, au théâtre ce soir.