Les Hauts de Hurlevent par Rawi
Pour cette énième adaptation du chef d'oeuvre d'Emily Brontë, Andrea Arnold fait le choix de s'éloigner du matériau d'origine et de fuir tout académisme.
Bien lui en a pris car dans ce film sauvage, elle se rapproche finalement plus de l'esprit des personnages du roman.
En grande fan du roman, je n'ai que moyennement apprécié les adaptations précédentes même s'il est vrai que Sir Laurence Olivier campe un Heathcliff crédible.
Ce que je retiens ici, c'est le parfum de la lande anglaise, l'humidité et le vent.
Le montage, inventif et d'une grande vivacité donne une âme à la nature, magnifiée par la caméra d'Andrea Arnold. On change constamment d'échelle au rythme des élans du coeur des personnages.
Natalie Portman devait tenir le rôle de Cathy mais s'est désistée pour laisser la place à une jeune mannequin Kaya Scodelario qui s'en sort très honorablement.
En privilégiant cet univers sensoriel et sauvage, la réalisatrice apporte plus qu'une simple relecture et évite la veine purement romantique de cette oeuvre magistrale. Elle redonne à cette histoire d'amour sa beauté, sa fougue et sa violence.