Sans transition, l'hiver devient immédiatement l'été dans cette région au climat continental. C'est dit au début du film, qui va donc cultiver l'art de l'ellipse pendant 3 heures. Pourquoi pas, mais on ne saura jamais si Samet est finalement muté comme il le souhaite (ou non ?).
Est-ce qu'il est une pauvre victime de ragots ou a-t-il envie de se farcir la gamine?
Est-il vraiment amoureux de l'unijambiste?
Son colocataire est-il un bon copain ou un adversaire?
Pourquoi lui révèle-t-il sa coucherie?
Autant de questions sans réponses qui empêchent complètement d'adhérer au personnage et de le suivre avec intérêt.
D'autant plus que lui-même, très, trop, sûr de lui, ne semble absolument jamais douter de rien.
Bien sûr il patauge avec difficulté dans la neige. On pourrait y voir une image forte, bien que peu originale, de la difficulté de se faire un chemin dans la vie, mais elle ne suffit pas à nous faire entrer dans la peau du personnage.
S'il avait exprimé tant soit peu de trouble ou d'émotions existentielles on aurait pu y croire, mais les belles photos qui viennent entrecouper, avec un montage au hachoir, dépourvu de toute subtilité, de longues discussions pseudo-socio-philosophiques n'arrangent rien.
"La Chasse" de Thomas Vinterberg a traité le même sujet avec brio. On y partage avec émotion les angoisses de Lucas accusé à tort, tandis que dans "Les herbes sèches" on reste totalement insensible aux tribulations soporifiques d'un personnage artificiel totalement dénué de profondeur.