Deuxième « biopic » (car trois semaines de la vie d'une figure historique, pour moi ce n'est en pas un) sur Winston Churchill en à peine un an, même si celui-ci a beaucoup plus fait l'événement que son prédécesseur. N'ayant pas vu ce dernier je me garderais bien de faire une quelconque comparaison, mais pour ce qui est de ces « Heures sombres », le pari est gagnant. D'abord, il y a une vraie ampleur, une réelle volonté chez Joe Wright d'aller au-delà d'une biographie classique, faisant preuve de beaucoup d'audace dans la mise en scène et le choix des décors, le montage étant à ce titre assez exemplaire, la fluidité avec laquelle on passe d'un lieu à un autre, travelling brillant à la clé, étant un régal. C'est également la volonté d'être précis et « complet » historiquement qui séduit : tous les éléments capitaux sont pris en compte, des doutes grandissants de Churchill aux manœuvres politiciennes pour l'amener dans une voie désastreuse, sans oublier la relation primordiale franco-anglaise, notamment concernant la situation dans notre bel hexagone.
Sans oublier un mélange de figures célèbres et d'autres beaucoup plus anonymes, bel équilibre trouvé par le réalisateur, notamment à travers la personnalité d'Elizabeth Layton, secrétaire aussi charmante que fidèle au « Lion », incarné avec ferveur et présence par un Gary Oldman presque méconnaissable : gros, gros travail des maquilleurs. Sans oublier la séquence dans le métro, excellent moment de cinéma aussi cocasse qu'humain : clairement ma scène préférée. Après, ne vous attendez pas à un début de remise en cause de la statue du Commandeur ou une vision révolutionnaire de la Seconde Guerre mondiale, mais les choix de Wright se justifient tous, avec talent et réussite, même la période (l'entrée en guerre de l'Angleterre avec sa nomination au poste de Premier Ministre) semblant être le meilleur choix possible pour explorer au plus près la personnalité de Churchill : une réussite.