La critique de Miroirs.net

Les Idiots (Idioterne) raconte l’histoire d’une bande de jeunes adultes, hommes et femmes, unis par un désir : trouver leur idiot intérieur. Davantage que le but, idéal, auquel ils ne semblent pas réellement croire, c’est la manière de faire qui compte : en s’amusant, transgressant, adoptant des comportements régressifs. Au restaurant, à la piscine, durant une visite d’entreprise, ils se font passer pour un groupe d’handicapés mentaux encadré par des accompagnateurs (eux aussi complices et membres de la bande). Le film commence quand Karen, une femme qui comme le spectateur ne connaît pas encore leur secret, rencontre par hasard trois membres de ce groupe et décide de les rejoindre.
Karen, le personnage principal et le plus effacé, est une femme naïve, curieuse et opaque. C’est à elle que je me suis identifié et c’est aussi elle que j’oubliais le plus. Elle est à la fois absente et présente, pose des questions au leader du groupe sur ce qui le motive puis disparaît de l’action. Elle ne décide rien et observe, stupéfaite. Elle est une figure de l’étonnement, de la curiosité. C’est la seule personne « normale » à connaître la vérité sur ce groupe, les autres gens normaux sont tous dupes, se font prendre au piège du jeu des idiots. Sa présence/absence en fait la figure même du spectateur à l’intérieur du film. L’adhésion au film, à son étrangeté, repose sur le dosage de sa présence à l’écran, sur la pertinence des questions qu’elle pose et qui nous brûlent les lèvres...

Lire la suite : http://miroirs.net/les-idiots/