Les Indestructibles
7.1
Les Indestructibles

Long-métrage d'animation de Brad Bird (2004)

Mr. Indestructible, ou l'idéaliste se confrontant au capitalisme...

Tout d'abord, comment ne pas être admiratif devant un film aussi bien réalisé ? Les personnages, et notamment les personnages secondaires, l'humour et les décors en premier lieu, sont largement à la hauteur des autres productions Pixar. Mais en ce qui concerne la musique, les rebondissements, et l'univers du film, on est déjà un cran au-dessus d'un certain nombre des films d'animations du studio. Détonante, la bande-originale du film laisse rêveur tant son rythme et sa justesse apporte beaucoup à la qualité du film. Même la version française du film est incroyable ! Quant à cette douce et respectueuse parodie des supers-héros, elle est tout bonnement passionnante ! Kick-Ass peut aller se rhabiller, de ce côté-là...


Ce qui nous amène à la justification du titre un peu pompeux, qui s'explique avec la scène où Mr Indestructible est convoqué dans le bureau du directeur de la compagnie d'assurance dans laquelle il travaille. Toute l'absurdité du système capitaliste est décrite en quelques phrases par ce directeur, qui reproche à Mr. Indestructible d'aider les clients à se faire assurer, au lieu de leur brouiller les pistes pour rentabiliser l'affaire. L'employé, en regardant par la fenêtre, voit un homme se faire agresser dans la rue mais son directeur l'empêche d'intervenir sous peine de se faire virer. L'individualisme dans toute sa médiocrité... On comprend alors pourquoi les super-héros ont disparu : face à une société aussi pragmatique, à la recherche du profit personnel, l'altruisme des super-héros est balayé séance tenante !


Je pensais que le film n'était qu'un amour de jeunesse, vu et revu tellement de fois qu'on ne pourrait y prendre du plaisir qu'en se remémorant chaque répliques, chaque scènes et chaque rebondissements. Mais sa seconde lecture est savoureuse, intelligente... Revoyez-le absolument !


Ma critique de "A la poursuite de Demain", de Brad Bird :
http://www.senscritique.com/film/A_la_poursuite_de_demain/critique/38673355


Ma critique de "Vice-Versa", du studio Pixar :
http://www.senscritique.com/film/Vice_Versa/critique/39002652

Créée

le 24 févr. 2015

Critique lue 583 fois

15 j'aime

3 commentaires

Marius Jouanny

Écrit par

Critique lue 583 fois

15
3

D'autres avis sur Les Indestructibles

Les Indestructibles
Gand-Alf
10

Super.

Transfuge des mythiques "Simpson", le génial Brad Bird avait imaginé cette famille de super-héros à la fin des années 90, pensant les mettre en scène dans un long-métrage d'animation traditionnel...

le 29 déc. 2014

59 j'aime

6

Les Indestructibles
Jonathan_H
9

Pixar à son meilleur niveau

Je crois bien que je n'ai jamais autant aimé Pixar que quand je regarde ce film. Tout petit déjà c'était mon préféré (même si je ne sais plus où et quand je l'ai vu pour la première fois...) mais...

le 25 avr. 2017

48 j'aime

13

Les Indestructibles
Fritz_the_Cat
9

La Famille nucléaire

Début du XXème siècle. Le cinéma fait ses premiers pas puis s'émancipe de ses créateurs alors qu'il effleure à peine le potentiel de son langage. Quand il s'agira d'en maîtriser les ressorts afin de...

le 6 avr. 2015

38 j'aime

7

Du même critique

L'Impasse
Marius_Jouanny
9

Le dernier des Moricains

Il faut le dire, ce jour-là, je n'étais pas au meilleur de ma forme. Allez savoir pourquoi. Mais dès les premières secondes du film, j'en ai vu un qui portait toute la fatigue et l'accablement du...

le 5 août 2015

46 j'aime

12

All Things Must Pass
Marius_Jouanny
9

La sublime diarrhée de George Harrison

1970. Un an après Abbey Road, George Harrison sort ni plus ni moins qu’un triple album de presque deux heures. Un ouragan d’inventivité et de registres musicaux, en grande partie l’aboutissement...

le 22 avr. 2016

44 j'aime

6

Les Proies
Marius_Jouanny
6

Sofia's touch

Difficile de dissocier "Les Proies" de Sofia Coppola du film éponyme dont il est le remake, réalisé par Don Siegel en 1971. Au-delà de constater la supériorité de l'original, ce qui est assez...

le 28 août 2017

38 j'aime

4