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Les Indestructibles
7.1
Les Indestructibles

Long-métrage d'animation de Brad Bird (2004)

Des impasses de la norme, 


ou l'impossible adaptation de soi au réel social normé qui nous contraint.



Pixar sait depuis ses premiers longs métrages envoyer du rêve dans les yeux des enfants autant que dans le cœur de leurs parents. Avec une forme candide de virtuosité narrative et moults enchantements graphiques. Malgré ses clichés moraux, The Incredibles ne fait pas exception et développe, comme souvent, un message bienveillant à l'intention des différences qui font la richesse extra-normée de la foule des individualités et de leurs compétences autant que de leurs appétences.
La première partie du métrage, avant la mise en place de l'action principale, est particulièrement réussie - où l'on découvre le héros, Robert Parr, aka Monsieur Indestructible, en retraite forcée, masse de rancœur contenue.


L'homme lutte à tâtons contre la morosité d'un quotidien d'ennui,



la justice et la probité au cœur, après les exaltations d'une jeunesse passée, désormais refoulée, de super-héros. Entre frustrations et échappatoires secrets, il revit ses gloires passées avec la nostalgie de ceux qui portent plus d'espoir en leurs souvenirs qu'en leurs attentes.



 Le passé, c'est le passé Darling, ça parasite le présent ! 



Le seconde partie nous emmène à l'exotisme faussement chaleureux d'une île isolée, et c'est l'hommage alors qui prend les rênes de l'adaptation : James Bond style, le héros et sa famille doivent se révéler et s'entendre, se coordonner pour combattre un mystérieux ennemi. Les références sont nombreuses, Dr. No et le Spectre, Goldfinger, de l'île paradisiaque inaccessible et truffées de pièges à la musique aux envolées qui rappellent sans détour les thèmes de l'espion britannique, le scénario et le film empruntent merveilleusement et adaptent à l'animation les tensions expertes de ces vieux métrages populaires. 


Comme quoi le passé l'enrichit aussi, le présent.



Autour des différences qui nous dénombrent, qui nous exceptionnalisent, Brad Bird vient nous narrer combien il est important de 


ne pas se laisser avaler par la norme pour assumer ses talents et ses envies.



Derrière la jolie fable familiale à l'attention des plus jeunes, The Incredibles nous dit plus d'une fois combien la distinction ne tient que des passions et des moyens qu'on y met en œuvre.
Le spectacle est là, les personnages sont (un peu) clichés – pas facile de réinventer les super-héros de nos jours – mais le rythme tient du postulat de base jusque dans l'hommage avec une célérité entraînante. Et la clarté du propos, parfois lourde à force de réitérations, pose tout de même The Incredibles comme un vrai classique de l'animation contemporaine.

Créée

le 2 juil. 2018

Critique lue 204 fois

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