Comment dire? Ce film me partage, me scinde en deux dans la conclusion que je peux en tirer. Commençons par les points positifs.
Tout d'abord, ce film a juste confirmé le talent fou de Dujardin, qui, me semble-t-il est capable de tout jouer, sans pour autant voler la vedette à Lellouche. En looser désespéré, en mari trompeur et trompé, ou encore en skin, il est crédible, et parvient à sublimer ce film, composé de sketchs inégaux en qualité. Les pastilles de 30 secondes, plus "Les Infidèles Anonymes" et "La Question", sont les seuls sketchs qui ont arrivé à me faire rire ou bien me transporter un peu. Mes préférés donc : les sketchs avec Manu Payet et Guillaume Canet, qui sont pourtant des comédiens dont je ne suis pas fan dans l'immédiat. Plus généralement, les blagues les courtes sont les plus drôles.
Les sketchs les plus longs sont donc les moins plaisants, les plus "mal écrits" (seul domaine où Dujardin et Lellouche excellent peut-être moins bien). "Le séminaire" est long, et plat, et sans saveur, à l'image de l'interminable blague de Laurent Menoury, ce gentil looser. Hazanavicius m'a un peu déçu pour le coup, mais faute est d'avouer qu'il est sorti de son genre habituel, et que le genre du court-métrage ne lui a pas permis de laisser parler sa malice. " Lolita" n'a tout simplement aucun intérêt, alors que le thème, lourd et symbolique de l'infidélité, aurait pu être cent fois mieux traité. Ce court-métrage, sans intrigue, sans chute, et avec moult longueurs, aurait pu être supprimé du film que cela ne m'aurait pas dérangé. Je ferais aussi l'impasse sur le prologue et l'épilogue, avec une chute que je voyais venir à dix kilomètres. Enfin, dans les Infidèles, on essaie de faire une ode aux femmes en décriant les pulsions incontrôlables des hommes. Or, mis à part Alexandra Lamy, qui de toute beauté (et Dieu sait qu'elle est belle!) tient son rôle avec une perfection naturelle, les rôles féminins sont fades -ou bien pas assez mis en avant - mais manquent d'ampleur malgré l'image qu'ils sont censés nous renvoyer.
Je suis donc sorti de la salle assez déçu, mais je savais à quoi m'attendre. J'avoue que sans la curiosité qu'a crée cet effet de mode, je ne serais pas aller le voir. J'espère donc avoir suffisamment pesé le pour et le contre pour vous convaincre de le voir.... ou pas.