Les Infiltrés par g0urAngA
Ce retour à son genre de prédilection, qui a fait sa gloire, permet à Scorsese de renouer avec le meilleur de son cinéma depuis les affranchis. Cette lutte entre deux mondes qui ne sont que les deux faces d’une même médaille retrouve les mêmes mécanismes, les jeux de miroirs et identités factices, que l’original et tout aussi bon hong-kongais, infernal affairs. Sans se dévétir de sa virtuosité habituelle, Scorsese nous offre un spectacle haletant, tendu et percutant aux dialogues unique auquel s’ajoute une complexité et une justesse des personnages qui font des infiltrés plus qu’un simple divertissement haut de gamme. L’habileté du réalisateur américain est admirablement servie par les différents interprètes dont, entre autres, Jack Nicholson qui joue tour à tour un parrain terrible et fatigué usant de toute la richesse de son répertoire d’acteur, Mark Wahlberg est aussi qant à lui génial, une de ses meilleur rôles. Pour DiCaprio, il semblerait que ce troisième film en collaboration avec Martin Scorsese, après Gangs of New-York et Aviator, lui ait permis d’exprimer toute l’étendue de son talent dans ce rôle de taupe à la fois vulnérable et vigoureux. Il est tout simplement bluffant. Le scénario qui pousse jusqu’au bout des situations ou la morale et l’éthique des personnages se trouvent mises à rude épreuve permet d’explorer les autouts et défaut de la psychologie de ceux-ci avec une précision remarquable. A ceux qui reprocheraient au réalisateur de se répéter (entre autres le travelling du début sur gimme shelter ressemble beaucoup à celui des affranchis), je tiens à dire que Scorsese, s’il est vrai qu’il s’amuse et multiplie les références, renouvelle avec les infiltrés, son regard sur le monde, un regard cruel et sans concessions illustré magistralement par le dernier plan...