I'm not a fucking rat !

Comment faire aussi bien que son chef d'oeuvre reconnu ? Je pense que c'est la question que doivent se poser tous les grands réalisateurs. Pour Martin Scorsese, la question ne se pose pas car il n'a plus rien à prouver. Les Affranchis est un chef d'oeuvre, Raging Bull est culte, New York New York est plus que sympathique, Gangs of New York est épique, la dernière Tentation du Christ a fait parler beaucoup de lui, Aviator classique et le clip Bad de Michael Jackson ont marqué les esprits. Mais en 2002, Andrew Law, réalisateur chinois a fait la trilogie de film des Infernal Affairs avec les très bons Andy Law et Tony Leong qui non seulement était efficace, mais était librement inspiré de son style. Conclusion, la voie du remake s'est offerte à lui. Résultat, un film culte et l'Oscar du meilleur film.

Les Affranchis 2

Ce film est un chef d'oeuvre de réalisation. Martin Scorsese utilise son style inimitable qui donne beaucoup d'intensité dans les personnages et l'histoire. Le film se rapproche beaucoup des affranchis dans le sens où on en sait vraiment très peu des personnages et qu'ils se construisent au fur et à mesure. Même la réalisation est brute et sans concession mais sans tomber dans de l'hémoglobine superflue. Il y a beaucoup de scènes cultes et de retournement de situation. On sent bien Billy et Colin au fil du rasoir a tout instant et cela augmente de manière vraiment brusque et dramatique. Leur état psychologique est vraiment bien retranscrite et mise en scène. De plus, on voit que Martin Scorses privilégie des plans d'une rare intensité et qui parlent beaucoup. Notamment la dernière scène mais j'y reviendrai plus tard.

Casting de rêve.

Non seulement ce film est bon, mais le casting. Le casting mdr. Parfait ! A un moment donné j'ai bien cru qu'il allait recruté De Niro. Mais non. Mais regarder moi cet Album !
Leonardo Di Caprio, Matt Damon, Jack Nicholson, Ray Winston, Mark Walberg, Alec Baldwin, Martin Sheen. Non mais vous avez vu cette brochette d'acteurs ? C'est le casting que n'importe quel cinéaste aimerait avoir ! Non seulement ils sont tous bons dans leur rôle mais ils ne sont pas superflus. Et là je parle de grands acteurs qui sont connus pour être souvent au premiers plans. Mais même les seconds rôles sont bons ! Anthony Anderson, malgré son peu d'exploitation possède un bon rôle. Le seul ennui est que le casting est 90% masculin. Seule Vera Farmiga possède un rôle féminin et de grande importance en plus !

Leonardo Di Caprio est Billy Castigan, un agent infiltré dans le gang de Frank Costello (Jack Nicholson) et Matt Damon est Colin Sullivan, un membre de Costello infiltré à la police. Chacun d'eux sont sur le fil du rasoir et luttent pour ne pas être pris; Billy plus que Colin dans la mesure où il vient à peine d'entrer dans la police et qu'il ressent beaucoup plus de pression. Cependant, il finira par trouver en Madolyn, une oreille attentive, mais qui s'avérera inutile au fil du film. Cela dit, la position de Colin est encore pire dans la mesure où Franck semble de plus en plus retors et hostile à lui. Il possède un développement très similaire au talentueux M Ripley à savoir, qu'il s'enfonce dans un rôle de duplicité qui le fait basculer de plus en plus dans le machiavélisme.

Frank Costello est le truand. On peut dire que Jack Nicholson et son jeu donne un caid vraiment imprévisible pour ses allier et ses ennemis Billy et Colin ne savent pas sur quel pied danser avec lui, ce qui rend le personnage plus fun. Notamment sur une scène où je vous laisse la surprise.

Mark Walhberg, et Martin Sheen qui sont le sergent Sean Dignam et le capitaine Oliver Charles Queenan sont les responsables de l'unité d'infiltration. Ils assurent de vrais rôles de soutient pour Billy, jusqu'à ce que Colin découvre le pot au rose. Très hostiles à ce dernier, on se doute bien qu'ils furent les premiers à comprendre la duplicité de Colin, surtout du coté de Sean.

Madolyn (Vera Farmiga) est la femme qui est partagée pour son amoure entre Colin et Billy. Un triangle amoureux qui prendra un coté encore plus tragique quand elle découvrira la vérité.

Les autres personnages ne sont très secondaires mais bien exploités. Brown (Antony Anderson ) prend plus d'ampleur vers la fin dans la mesure où il devient la seule personne en qui Billy peut avoir confiance. Le Capitaine George Ellerby (Alec Baldwin) est le charismatique chef qui essaye tant bien que mal à assurer une certaine cohésion à l'unité, même si au final ses efforts seront vains.

Et enfin, Arnold French (Ray Winston) est le bras-droit de confiance à Frank et est le seul à qui se dernier peut tout lui confier.

Une excellente narration

La narration est vraiment exemplaire parce qu' on suit bien le cheminement de Billy et Colin en immersion dans des milieux où ils vont user de tous leur astuces pour tromper leur monde. Au fur et à mesure, on voit bien l'étau se resserrer sur eux sans qu'ils ne peuvent changer quoique ce soit. Le premier essayant de fournir des informations en tout en évitant de se faire prendre par Frank et l'autre tenter de débusquer la taupe. Le climax final constitue un parfait point d'orgue.

Ce final est vraiment génial car il renforce l'aspect héroïque du film. Billy et Colin sont 2 Némésis, qui ne peuvent exister l'un sans l'autre. Mais la mort de Billy tient plus de la défaite de Colin, car en réalité c'est lui qu'il a tout perdu. Sa femme le déteste, il a tué tous ses proches pour préserver sa position avant de mourir. Ce film constitue une belle descente aux enfers cohérentes, malgré l'introduction tardive et sortant de nulle part de Frank Lazio.

Un remake incroyable

Ce film est excellent, pratiquement un chef d'oeuvre de la filmographie de Scorsese. Une maîtrise de la narration, de la réalisation, une musique incroyable et un casting de rêve (bien que très masculine). Bref du très bon Scorsese. Cela dit, il me donne encore plus envie de voir Infernal Affair où comment un réalisateur a réussis à faire sienne l'univers de Scorsese

Version fun de la critique ici