Débat à Cinexpérience : je demande au réalisateur pourquoi la caméra est aussi chaotique. Cela donne le mal de mer. John Trengove répond qu'avec son équipe, c'était difficile de faire mieux en pleine brousse. Drôle d'argument ! Cette histoire mal filmée à la photographie baveuse m'ennuie très vite.
Une fois par an, Xelani quitte son travail dans une usine d'Afrique du Sud pour endosser un rôle d'instructeur au cœur du pays. Son nouvel initié, Kwanda, quitte Johannesburg, forcé par son père, qui veut en faire un homme. Mais Xelani a une motivation secrète pour revenir dans cette brousse perdue.
Le cinéaste décrit froidement un univers étroit, aux idées conventionnelles, où des instructeurs homosexuels initient doublement de jeunes hommes à des rites traditionnels africains. Il ne cherche pas la facilité : les personnages semblent n'avoir que des défauts... Le problème est qu'on étouffe assez vite.
Les plus âgés écrasent les jeunes de leur supériorité, incarnent le savoir immémorial. Kwanda est méprisé comme "bourge" de Johannesburg, une mauviette au regard de villageois endurcis. Et un racisme anti-blanc affleure dans cette histoire de mecs qui pue le renfermé.
La circoncision se pratique au rasoir avec brutalité : "Montre-moi ta bite !"
Il faut souffrir pour devenir un homme : "Tu es un homme ! Répète ! Tu es un homme ! Répète !"
Kwanda déstabilise les jeunes initiés et les deux instructeurs homosexuels Xolani et Vija, personnages principaux du film. Selon moi, Kwanda est le seul personnage positif, car il assume son homosexualité et critique la lâcheté et l'hypocrisie générales. Vija le trouve trop bavard et dangereux : "Tu aimes la merde ! Tu n'as que de la merde dans la bouche !" La suite s'impose d'elle-même.