Dans les miroirs embués et la transparente captation de l’ombre, bruissent les chimères du refoulé. Une anxiogène contamination des âmes. Ce film est une merveille tant il traduit "l'invisible" et joue avec notre imaginaire dans ses décors gothiques. Autant qu'il fait naître d'intenses moments d'angoisse ; de cette angoisse convoquée par l'inquiétante étrangeté qui surgit à chaque plan , dans chaque regard. Une alternance de manifestations fantomatiques fugitives et suggérées, avec d'autres apparitions plus charnelles. Le film ouvre sur beaucoup de mystères, d'interprétations allant du surnaturel à l'expression de fantasmes liés au refoulement de la sexualité ( ces enfants ont quelque chose d'effrayant aussi dans leurs regards, leurs actes) Il est question de traumatismes probables, de perversion, mais on ne sait jamais d'où vient cette ambiguïté. Quand surgissent les fantômes , c'est là que se fissure le monde réel pour laisser la place à l'autre, inquiétante étrangeté, qui nous fait douter nous aussi sur le personnage ( est- ce son imagination? Les enfants sont-ils innocents? C'est bouleversant. Le doute subsiste à la fin.