Les innocents aux mains sales aurait pu être un grand film de Claude Chabrol mais il passe un peu à côté de ce statut à cause de deux soucis qui font pourtant son originalité dans la filmographie du célèbre réalisateur.
Il y a d'abord le jeu de Paolo Giusti qui n'est franchement pas bon. Il manque sévèrement de charisme et toutes les répliques tombent à côté (je crois que la post-synchronisation n'aide pas), franchement le même film avec un Alain Delon ça aurait eu infiniment plus d'allure mais bon, c'est un choix après tout.
Ensuite, il y a les coups de théâtre de la deuxième partie du film qui sont trop gros pour être vrais. D'ailleurs Chabrol tente de jouer avec la pénombre pour la première révélation auquel le spectateur va être confronté et ça ne prend pas car non seulement on nous annonce quelque chose qu'on ne croit pas mais en plus on ne voit pas grand chose à l'écran. Au lieu de créer du mystère, ça a créé chez moi une certaine inconséquence de ce que je voyais alors que c'est capital dans cette histoire.
C'est dommage parce que Romy Schneider est géniale dans ce film. Elle joue si bien les personnages ambiguës qu'elle semble très à l'aise dans ce rôle et a l'air de s'amuser un peu. J'ai bien aimé l'idée de raconter cette histoire-là dans un cadre bourgeois, dans cette jolie baraque où le canapé d'angle a au moins 9 places... Il fallait que ces gens puent le fric pour justifier les actes commis et c'est une très bonne idée.
Ça reste une curiosité à voir, une anomalie dans sa filmographie qui va au choix vous débecter ou vous ravir.