J'ai été déstabilisée par ce film, son ambiance hitchockienne dans un film de Chabrol. En l'occurrence, ici il laisse parfois l'impression qu'il y a du bancal dans le scénario, des ellipses abusives et il faut le reconnaître il n'y a pas vraiment de surprise dans le déroulé des événements hum hum sauf pour une fin qui instille le doute mais plus grâce à notre impératrice du 7e art qu'à Chabrol... Et, paradoxalement, dans ce film, cette manière chabrolienne ça donne une ambiance outrageusement plus Nouvelle Vague que la Nouvelle Vague, qui sert plus le film qu'elle ne le désert mais n'est pas du tout confortable, pour autant.
Mais s'il y a au moins une chose que je dois reconnaitre à Chabrol sur ce film c'est sa capacité à bien choisir ses comédiens et particulièrement son rôle féminin principal. Ô combien il a raison d'avoir confié son film à porter à l'une des plus grandes comédiennes du dramatique si ce n'est la plus grande: Romy encore une fois au sommet de son talent et magistralement ambivalente et même déchirante, occasionnellement ! Alors, je peux le dire la note maximale est, évidemment, pour l'excellente performance de Romy, l'une de ses meilleures, quoi qu'elle en dise et quoi que les critiques de l'époque en disent … On pourra tout dire de ce film mais qu'elle se plante sur ce rôle qu'elle porte superbement, malgré sa divergence d'avis avec Chabrol et le fait qu'elle détonne un peu dans l'univers de ce cinéaste.
Pour ma part, je trouve également les rôles secondaires excellents et, en particulier, Rochefort, amusant dans le rôle de l'avocat commis d'office. L'atmosphère me porte encore plus après l'avoir revu car je trouve le film assez cocasse avec ses fausses pistes, lorsqu'on connaît la résolution de l'affaire. Et l'atmosphère sulfureuse qu'il insuffle, lui va assez bien.