L'intrigue est classique, où un couple d'amants se débarrasse du mari gênant (et antipathique), et son développement est tortueux comme toute série noire qui se respecte. Son originalité -on peut en dévoiler les ressorts parce que le film est raté- est d'être un drame criminel
sans meurtre. Le mari et l'amant, qui passent l'un et l'autre pour morts, font leur réapparition au coeur du film,
surgissements à peine surprenants autant que rebondissements grotesques
tant la mise en scène de Chabrol est grossière, bâclée. Sa lenteur et son affectation dramatique soulignent plus encore la vulgarité psychologique des personnages et surtout la direction d'acteurs lamentable de Chabrol.
Dès lors, les efforts de Romy Schneider pour exprimer la détresse de Julie sont vains. Unique personnage féminin du film, Julie est censée représenter, selon le thème du roman, une femme livrée à la médiocrité des hommes. Aucun ne l'épargne; ni l'époux perfide, ni l'amant superficiel, pas plus que les flics qui la harcèlent ou son avocat désinvolte. Toutefois, dans ce dernier rôle, Jean Rochefort fait une composition savoureuse où, confronté avec sa cliente à un juge d'instruction accusateur, il, improvise une défense particulièrement approximative. C'est tout ce qu'il y a à retenir de ce film, encore une fois bien trop mal dirigé pour être crédible.