Il s’agit de la dernière production de William Castle (La nuit de tous les mystères) voulant effrayer ou donner des sensations fortes à ses spectateurs, avec son aspect de série B horrifique immersive. Ici, elle puise son inspiration dans les films, étant parfois à la limite de l’expérimental, comme Les oiseaux ou Phase IV (sorti depuis peu en blu-ray) où la nature se retourne contre les humains pour des motifs divers. C’est un concept que j’ai toujours apprécié dans la mesure où cela peut donner des choses visuellement spectaculaires, tout en abordant une réflexion sur l’action de l’Homme sur sa planète ou en critiquant tout simplement sa bêtise dans certains domaines.
L’histoire est simple mais efficace en terme d’enjeux narratifs. Suite à un tremblement de terre inexpliqué, des insectes, apparemment inoffensifs et inconnus, vont apporter un tas de conséquences fâcheuses dans un village isolé et brulé par le soleil. Ils vont faire l’objet d’une étude scientifique par un enseignant, aimant les animaux, pour comprendre la raison de leur apparition.
Bien évidemment, des rebondissements vont intervenir laissant au spectateur le soin d’apprécier des scènes effrayantes ou étonnantes à travers les actions de ces insectes pour rester en vie. Ils développent une relation atypique avec leur nouveau maître. L’atmosphère anxiogène du long métrage est renforcée par une bande originale proposant des sons dissonants et perturbants provoquant un sentiment d’inconfort pour malmener le spectateur dans ce qu’il découvre. Cela rejoint le côté immersif des œuvres de William Castle. Un parti pris casse-gueule mais totalement assumé.
Ce film est à réhabiliter car il fait partie de la filmographie américaine honorable de Jeannot Szwarc. A partir du milieu des années 80, le metteur en scène a connu une descente aux enfers compliquée, après avoir réalisé Supergirl. Comme quoi certains blockbusters peuvent défaire des carrières. Même ces films français n'ont pas eu de succès aussi bien public que critique.
Après cet aparté, j'en reviens à Bug. Bien que la direction d’acteurs laisse à désirer, l’isolement et la folie du personnage principal est palpable. Côté actrices, j’ai l’impression qu’elles ont été choisies uniquement pour leur rôle de scream queen subissant les attaques sournoises de ces petites bêtes.
Je trouve dommage que le final n’est pas bénéficié d’un budget plus conséquent, au niveau des effets spéciaux, pour rendre plus crédible son côté apocalyptique. Certaines scènes sont très réussies en montrant l’intelligence de ces insectes pour arriver à leur fin. Bien qu’il date de 1975, il conserve une force visuelle, bien plus forte que les films actuels avec un animal tueur dont les représentants iconiques sont : le requin (Ex sharknado) et le serpent ( ex : python). Et ceci pour des raisons très simples : les effets spéciaux ont remplacé le scénario (!) et parfois le jeu des acteurs est encore plus catastrophique qu'ici.
Ainsi, en proposant ce thriller horrifique de série B assez réussi dans l’ensemble, cela donna l’occasion au réalisateur de passer derrière la caméra pour réaliser, 3 ans plus tard, la suite du cultissime Jaws. Où là encore la faune, aquatique cette fois, a une vraie faim de chair humaine…
Note finale : 6.5/10