Pour son deuxième film l’actrice, scénariste et réalisatrice Anne Le Ny à choisie de traiter un sujet qui m’a paru très personnel.
Lucien Paumelle (Michel Aumont), ancien résistant, ancien médecin et militant de la cause des sans-papiers décident d’héberger des sans-papiers. Le vieil homme décide de présenter Tatiana et sa fille Sorina à sa famille. Au cours du repas, Arnaud Paumelle (Fabrice Lucchini) son fils, Babette (Karin Viard), sa fille, Karine (Valérie Benguigui) sa belle-fille, son gendre et ses petits-enfants apprennent avec surprise que Lucien et Tatiana se sont mariés quelques jours auparavant, un mariage blanc pour que la jeune moldave obtienne des papiers. Rapidement, Arnaud, Babette et Karine constate que Lucien change. Si le changement de comportement de l’octogénaire ne perturbe pas trop Arnaud victime des multiples vexations de son père, Babette qui à toujours tout fait pour plaire à son père est complètement déboussolée.
J’ai trouvé ce film particulièrement j**uste, tant dans la réalisation, que dans le scénario, que dans les dialogues ou le jeu des acteurs**. Le portrait des personnages est particulièrement fin et on peut d’autant mieux apprécier leurs psychologies que les comédiens les jouent bien. Fabrice Lucchini loin de ses envolées, de son jeu caricatural, qui me fait rire, livre ici une prestation remarquable. Son jeu nous permet de percer une partie des mystère de cet avocat fiscaliste riche et tranquille, qui à du se battre contre son père pour devenir ce qu’il est. C’est sans doute Lucchini qui m’a le plus surpris par son jeu, loin de ses prestations habituelles (*Beaumarchais l’insolent, Gemma Bover***y, …). **Michel Aumont nous livre également une prestation juste, mais loin de Lucchini. Quand à Karin Viard, elle joue très bien comme à son habitude (La famille Bélier, Potiche, L'ex femme de ma vie, ...) . Elle incarne cette quadragénaire qui a tût ses passions, ses envies pour celles de son père. Et alors que son père renie en partie ses enfants, elle se trouve complètement perdue, devant un vide qu’elle n’avait pas vu arriver et un choix à faire. En ce qui concerne Veronica Novak qui incarne Tatiana, elle joue assez bien le rôle de la jeune slave, dont on ne parvient pas à savoir si ce qu’elle raconte est vrai ou faux.
Si c’est un film qui fait réfléchir, la réflexion qu’il demande est simple, et porte sur non pas un problème quotidien, mais qui peut arriver dans certaines familles, de manière plus ou moins différentes.
C’est pour toutes ces raisons que j’ai aimé ce film et que je lui dis attribué cette note de 7/10.