Zurlini a vingt huit ans lorsqu’il réalise son premier film inspiré du roman de Vasco Pratolini. Le scénario découpe distinctement l’univers et la personnalité des cinq femmes victimes consentante, naïve et un peu stupide, d’un imbécile qui poursuit ses pulsions sexuelles au lieu de réfléchir. Cela semble annoncer les films à sketches du cinéma transalpin des années soixante dix, Bob le séducteur étant le fil rouge. Techniquement la réalisation très proche de la platitude d’un roman photo est sauvée par les scènes d’un quartier populaire de Florence où les matrones se disputent, le verbe haut, à propos des poules face à un chien. Mais, malgré la qualité de la photographie de Gianni Di Venanzo, le casting inégal et souvent médiocre, ainsi que la musique souvent inappropriée, plombent un récit sans grand intérêt, à la férocité édulcorée. A noter la présence de Corine Calvet (Bice), française dont la carrière hollywoodienne peut se comparer à celle de Leslie Caron en nombre, mais guère en qualité, (seul film intéressant : « The Far Country » d’Anthony Mann)