Un homme et une femme se rencontrent dans l'Au-delà où ils tombent amoureux. Ils ont la permission de retourner dans le monde des vivants et d'y rester à la condition de se prouver dans les 24 heures qui suivent leur amour. Mais les turpitudes et les contingences terrestres sont telles et les engagements personnels parfois si tyranniques que les sentiments entre Eve et Pierre risque de leur être sacrifiés.
C'est tout l'objet du conte philosophique de Sartre que de démontrer l'incapacité humaine à construire le bonheur le plus simple, le plus pur qui puisse être: l'amour. L'Homme n'est pas libre et ne saurait se départir de ses engagements moraux auxquels le portent la société et sa nature. C'est le sens directeur du film.
A l'intérêt du propos s'ajoute celui d'une représentation ludique et candide de l'Au-delà -où les morts, transparents, errent parmi les vivants- un rapport entre la vie et la mort qui n'est pas sans rappeler Cocteau, en dépit que l'oeuvre du duo Sartre-Delannoy soit bien moins poétique ou imagée que cérébrale. Toutefois, de plaisant et intrigant au début, le film se met à ressasser, en même temps que les deux personnages centraux sombrent dans une dramatisation excessive et quelque peu emphatique. On ne s'en étonnera guère tant la mise en scène de Delannoy manque de légèreté et de subtilité.