Deuxième film réalisé par Josiane Balasko, et qui a eu un certain succès, Les keufs parle donc de Balasko, flic infiltrée dans le monde de la prostitution, qui veut protéger en particulier une jeune femme qui tente de s'en sortir et dont le fils a été enlevé. Elle va bénéficier de l'aide d'un autre policier sous couverture, joué par Isaach de Bankolé, avec qui une relation va s'installer.
On voit que le film est quasiment préhistorique aux yeux des jeunes spectateurs quand on découvre qu'il y a des portraits de François Mitterrand dans les bureaux de la police ! C'est la seule chose qui m'a amusé dans ces Keufs vraiment paresseux, dont l'autre gag est de brutaliser sans arrêt le personnage de Ticky Holgado. Sans oublier le cabotinage effréné de Jean-Pierre Léaud en chef de la police qui fait plaisir à voir, comme si on lui avait donné le droit de déconner pour une fois. La révélation du film est sans nul doute Isaach de Bankolé, que je connais plus dans le cinéma de Jim Jarmusch, mais dont le personnage n'est guère écrit, à se faire traiter sans arrêt de tous les noms jusqu'à ce qu'il dégaine sa carte de policier. Les années 1980 étaient aussi une décennie où le racisme était (malheureusement) on ne peut plus banal, avec des mots qu'on ne peut pas écrire ici, mais c'est le lot du personnage, qui garde un sang-froid exemplaire.
Car en face de lui, Josiane fait du Balasko avec encore une fois une femme dans le rôle d'un mec, ce qu'elle faisait énormément. Et ça n'est pas la mise en scène qui nous réveillera, en gros la caméra est posée et basta, sans parler de l'image...
Ni très drôle, ni très bon, on se demande un peu à quoi sert le film, à part mettre réellement en avant pour une fois Isaach de Bankolé, acteur de second plan un peu trop oublié désormais...