Après Training Day, le réalisateur Antoine Fuqua délaisse les rues de L.A. pour atterrir dans la jungle du Nigeria et y filmer un escouade de Navy SEALs partie rapatrier une doctoresse acharnée et trois religieux. Mais arrivés sur place, cette dernière refuse de partir sans les villageois locaux, ce qui force le lieutenant de l'escouade à changer ses plans. Présenté comme ça, Les Larmes du Soleil fleure bon le film de guerre sale et sanglant sur fond de pamphlet visant la guerre civile nigérienne. Malheureusement, malgré son sujet intéressant, son casting trois étoiles et son réalisateur talentueux, le long-métrage ne restera pas dans les mémoires...
En effet, le film souffre de nombreux défauts ou plutôt de sévères lacunes : un manque de rythme, de dynamisme, de dialogues soutenus, d'action... La mise en scène de Fuqua, anecdotique au possible, possède bien quelques fusillades et autres explosions (notamment lors du final) mais aucune ne viendra concrètement nous souffler la rétine. En somme, Les Larmes du Soleil est visuellement peu impressionnant pour ne pas dire basique. D'autant plus que, face caméra, nous avons un Bruce Willis mâchoire serrée et regard inexpressif (pendant deux heures, une de ses pires performances), une Monica Bellucci remplaçable entre mille, une bande de soldats aux personnalités aussi variées que peu travaillées et une troupe de villageois faisant office de figurants.
Une fois le film terminé, on l'oubliera hélas aussitôt tant aucune scène ni aucun dialogue ne viendra se coincer dans notre tête. Pourtant, le casting était alléchant, le sujet franchement intéressant et les décors naturels africains auraient permis au film d'être une petite perle dans le genre, revigorant le film de guerre moderne tout en nous sensibilisant. Mais on n'en apprendra pas plus sur les méthodes barbares des soldats rebelles nigérians qu'un JT à la télé, aucun des protagonistes ne réussira à nous convaincre et aucune scène ne viendra nous tirer la larme à l'œil. Bref, une déception.