Ces jeux pervers et raffinés d'aristocrates libertins et oisifs pourraient rebuter au premier abord, et j'avoue que je n'en suis guère friand, mais on se laisse prendre progressivement par les marivaudages tranchants comme une lame, étincelants comme le diamant, venimeux comme la morsure d'une vipère, cruels comme la torture du bourreau, irrésistibles comme la passion. Le dialogue est d'une richesse exceptionnelle, et l'érotisme frémissant plane tout au long, mais le grand atout de ce film réside dans son interprétation : Glenn Close y trouve un des meilleurs rôles de sa carrière en incarnant une marquise de Merteuil impitoyablement cynique, Malkovich y joue un magnifique Valmont tandis que la fraicheur et la quiétude s'incarnent dans la toute jeune Uma Thurman dont c'était l'un des premiers films, et la rayonnante Michelle Pfeiffer campe une madame de Tourvel émouvante, saisie par le désir. En plus, le réalisateur soigne particulièrement l'esthétique de son film avec des costumes somptueux et les riches décors des châteaux français du XVIIIème autour de Paris.