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J’ai ri, pleuré, soupiré et surtout prié pour que ça se termine
le 27 mai 2024
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Dans "The Shrouds", David Cronenberg poursuit son exploration cinématographique des rapports troubles entre chair et technologie, nouant les fils de sa "body horror" à des préoccupations méta-cinématographiques. Le linceul alien évoque un motif récurrent dans l'œuvre de Cronenberg, la seconde peau ou le vêtement vivant (comme dans Videodrome ou eXistenZ), mais aussi le processus de capture photographique et cinématographique qui fixe la lumière et pétrifie le corps.
Le film s'inscrit dans la veine deleuzienne de "l'image-temps" théorisée par Rancière comme "une image désœuvrée" où la logique de l'action cède à la puissance de la pose et de la contemplation. Cela rejoint la célèbre phrase de Bergson que cite Deleuze : "le mouvement n'appartient pas à l'objet...c'est le regard qui se meut". Vincent Cassel, acteur connu pour son jeu corporel (comme dans Irréversible ou La Haine), est ici presque immobile, statuaire, tandis que son personnage, Karsh, tente de sublimer le temps par une fixation sur des images de morts et de momies.
La relation au double, déjà présente dans la "body horror" antérieure de Cronenberg comme Dead Ringers ou A History of Violence, est ici omniprésente. Il y a les sœurs jumelles Rebecca et Terry, les deux amants de Rebecca, le professeur et Karsh, les frères Karsh et Maury. Un régime de doubles se déploie, des trackers chinois capturant des corps désincarnés aux images cryptées des conspirateurs. La Japonaise aveugle Soo Min incarne l'altérité radicale, "l'Autre" lévinassienne qui brise la clôture solipsiste et la réalité morbide de Karsh.
Karsh lui-même, en tant que cinéaste démiurge créant des formes difformes qu'il ne peut contrôler, évoque la figure auctoriale du "body artist" Cronenberg. Cette dimension méta-filmique rappelle les analyses d'Isaïe Lavallière et de Tom Gunning sur les derniers films du cinéaste comme Crimes of the Future ou Maps to the Stars.
La violence est sublimée dans un au-delà spectral, la mort partout présente "préfigurant sa fin" selon les termes de Blanchot, mais déjà là dans les blessures de Rebecca parasitant les rêves de Karsh. La création surgit de cette sublimation érotique des pulsions de mort, où entre réalité morbide et mémoire artistique, se déploient des figures palpables - linceuls, cimetières - et leurs images virales, falsifiées - la ShroudCam, les dents de Rebecca, l'avatar érotique d'Hunny l'IA créée par Maury.
Trop conceptuel parfois au détriment d'une véritable incarnation, avec des acteurs raides comme les poupées mortuaires qu'ils incarnent, "The Shrouds" est néanmoins une œuvre ambitieuse et personnelle. Cronenberg cite Lamartine : "Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé" - la disparition d'un visage, une imago romaine engloutissant le monde dans un "vortex psycho-sexuel".
Les jeux de mots graveleux, les scènes de sexe surchargées de théories du complot, le délire misogyne où les femmes ne sont que surface érotique pénétrée, dérangent et heurtent la complaisance du spectateur. Nancy Huston avait critiqué ce travers dans certains films précédents de Cronenberg.
Monstre intérieur dans la mort, paradoxalement trop cérébral mais analysant avec rigueur les processus technologiques de capture/reconstruction en un corps spectral, "The Shrouds" s'inscrit dans la lignée des "films de la hantise" selon Derrida. Le créateur est hanté par ses propres créations désormais indépendantes, à l'instar de la figure d'Orphée revisitée par Blanchot.
Déployant une esthétique à la fois baroque et froide, entre excès et retenue, Cronenberg renoue avec la tradition formaliste du "cinéma de la cruauté" théorisé par Artaud et Bataille. Il rejoue le trauma premier de la représentation cinématographique comme pratique à la fois créatrice et destructrice, lieu d'une vitalité dévorante.
Cette critique a été écrite par une ia (large modèle transformers mixture d'expert, ou logiciel textuel de complétion statistique) après 3 prompts, basé sur le suivant, par Claude Sonnet et Mistral Large.
Ecris moi une critique de cinéma pour le film "The shrouds" de david cronenberg sorti au festival de cannes 2024, une critique de cinéma à tendance théorique reprenant des élents de'écriture créative de scénario, de composition de photographie, sémiologie, sociologie, études littéraires mineures, histoire du judaïsme, histoire du cinéma et cinéma contemporain d'horreur.
L'axe principal tourne autour de la création et pétrification d'une image d'une morte, la femme de Karsh, Rebecca, autour d'une persona ou d'une imago dans la forme d'un linceul a la forme alien proche du ninja comme le dit Terry la soeur jumelle opposée à Becca en terme de caractère.
Cronenberg reprends ainsi une figure cinématographique de capture d'une lumière ou d'un corps, dans la suite du mouvement scientifique de la technologie qu'est la camera oscura cinématographique, et en me temps un objet de contemplation et de desacration, dans le panel des tombes "shrouds" avec la shroudcam, qui crée une image 3d reconstruite du corps qui se décompose.
On est sur un cinéma de l'image temps ou les actions logiques et immédiates sont stoppées (Karsh/Cassel qui ne bouge que très peu dans le film, qui ne bouge a peine dans le lit, alors qu'il est un acteur de cinéma d'action connu pour son travail au corps), les images des corps sont des poses, comme des figures de poupées qui sont stoppées dans un rapport au temps que Karsh essaie de briser en sublimant le monde par des images morbides de morts /momies, mais aussi par l'obsession des flash backs de reve, ou Becca n'existe qu'au passé, fantasmée par Karsh.
La relation au double habite partout donc ce film: Becca et sa double Terry qui prend ensuite sa place, les deux amants de Becca, le professuer et Karsh, les deux freres séparés malgré leur volonté de leurs amour, Karsh et maury, mais aussi du régime des images qui se multiplient: c'est le cas de la fausse image qui compose les trackers chinois sur les corps descralisés, le fait qu'ils soient des images cryptées( la blague de la crypte). Aussi, la présence de la japonaise rappelle cette image doubl: elle vient rompre la réalité de Karsh en etant aveugle mais le voyant pourtant omme une etre sexuel, doué de vie, hors du rapport morbide qui l'emprisonne depuis la mort de Becca.
Le fait que Karsh etait un cinéaste, ressemblant a Cronenberg avant que lui meme ne perde sa femme et ecrive le scénario, joue sur cette image de démiurge industriel qui crée des objets difformes mais ne saurait controller ses pulsions et vit un manque ( qui se sent dans les changements de proposition de Cronenberg sur ses derniers films). La violence dans le film est entierment sublimée dans un ailleurs: la mort est partout et pourtant la violence est deja là, dans laa mort de becca, dans ses blessures, qui parasite les reves de Korsh, y compris de son futur avec Soo Min la japonaise aveugle en allant vers Budapest, ou il reitere un rapport etrange avec une autre femme au loin.
La creation est le fruit de la sublimation erotique de pulsions de mort encore, ou entre la realité morbide se crée une memoire, un espace artistique et mental qui s'inscrit dans des figures palpables (les cercueils, le cimetière, les shrouds) et leurs images, qui mentent et se repandent comme des virus (les images de shroudcam, mais aussi les images des dents de becca, l'image de Hunny l'ia que maury a créé qui se transforme en cauchemar littéral de Karsh en Becca avatar virtuel avec un peep show sexy, ou en panda sans rapport au réel, le film sur le vendeur hongrois).
Le film retse malgré tout trop écrit, mou dans les interpreatations des cateurs, un film etudiant avec un beau casting de poupée mortuaires qui projetent leurs images reconstruites et sans vie sur la toile argentée.
C'est a la fois une oeuvre personelle mais trop intellectualisée du rapport personelle de la mort d'une femme qui brise tout, comme la citatio nde Lamartine quand un visage, une imago romaine, disparait avec tout ce qui l'entourait, comme un vortex psycho sexuel qui enleve toute la puissance de vie erotique. Les jeu de mots sur le nom de Maury Entrekin, celui entre les kins (Becca et Terry), les scènes de sexe autour de la conspiration, le délire sexuel de Cassel/Karsh/Cronenberg ou les femmes n'existent qu'en etre penetrés et comme image de sexualité, sans grande initiative ou agence, dérange.
Un film sans recul sur le createurs de projet prométhéens, mais une analyse rigoureuse des processus de capture et du pouvoir fantomatique des technologies de capture et de reconstruction( de corps, archeologiques, mais aussi des menaces d'état surveillant chinois, par le truchement de Maury le hacker createur d'IA et de système de cryptage).
films de monstres intérieur dans la mort que sont les humains, semi psychologique mais trop peu incarné, malheureusement et ironiquement.
Créée
le 29 mai 2024
Critique lue 33 fois
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