Deuxième long-métrage de Buster Keaton, celui-ci joue le rôle d'un jeune homme exilé par sa mère chez sa tante pour ne pas qu'il subisse la rivalité entre deux familles, les Canfield et les McKay. Des années plus tard, ne sachant rien de ces querelles qui durent depuis des générations, et dans le but de récupérer l'héritage familial des McKay, il se fait séduire par une fille Canfield, qui l'invite à diner dans la maison. Maison des dits ennemis jurés, mais dont la règle est qu'il n'y a pas de meurtre possible dans cette demeure...
On sent dans le film de grands moyens, notamment pour reconstituer une formidable séquence dans un train. D'ailleurs, ça sera un leitmotiv dans la plupart des films de Keaton, où on verra presque toujours un train, y compris dans les courts-métrages à la fin de sa vie. Durant 75 minutes, ça enchaine les situations spectaculaires, drôles, burlesques, et il faut souligner l'excellente musique de Robert Israel, qui ponctue vraiment les scènes de ce film vraiment délicieux.
On retrouve dans ce film muet ce qui faisait le sel à l'époque, à savoir un rythme effréné, où il faut dire que Buster Keaton donne de sa personne, en étant suspendu au-dessus d'une cascade et même une scène très dangereuse où on voit clairement qu'il est emporté par un cours d'eau qui a soudain pris de la vitesse. C'est filmé tel quel et on se demande comment l'acteur ne s'est pas fracassé contre un rocher.
Son personnage flegmatique, ne souriant jamais, est déjà là, et ça donne un film vraiment formidable, qui va à 100 à l'heure, et qui fait vraiment rire.