Mère, fils
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L'inverse si l'on veut du schéma instauré dans "Mère et fils" de Sokourov. Trop d'amour également, mais ici c'est une mère qui doit apprendre, en moins dramatique certes, à repenser sa vie après le départ d'un fils qui en a occupé le centre.
Une vivacité/modernité du montage, une richesse du langage tout court (composition poétique stylisée, effets narratifs par jeu de mise au point, jeu sur la profondeur de champ, répétition successive de plans, mobilité très réactive, vibrante, du cadrage...), qui confèrent au film une grande fraicheur, une vérité aux tourments. Vu avec des sous-titres anglais trop rapides pour mon niveau, qui m'ont empêché d'apprécier d'hypothétiques développements narratifs, apparaissant de ce fait limités (médisances de la mère au sujet du père adressées au fils ? Remords du fils vers la fin, réalisant la solitude qui attend sa mère ?) , au-delà des scènes ponctuellement très significatives (Sasha en compagnie de Kartseva, s'affirmant, remettant un intrus à sa place pour avoir indélicatement dérangé son intimité; fierté féminine manifestée par Evgeniya refusant l'attitude entreprenante et quelque peu machiste de Sergeyovitch, dans un taxi les menant au théâtre; diapositives témoignant des vacances décisives du fils passées avec le père dans le Caucase, projetées à même le corps d'Evgeniya seule dans l'appartement, très belle conversation entre la mère et le fils cadrée à distance en plan fixe où il lui confie sa décision de partir, séquence finale particulièrement émouvante où l'on suit le visage de la mère, dans une ambiance festive indifférente à ses émotions, bientôt seule face à son destin : quelque chose de Gena Rowlands !). Il n'empêche que la nervosité du personnage de la mère, tant verbale que comportementale, m'a un peu tapé dur le système ! Film inventif et sensible.
J'espère en découvrir davantage, la prochaine fois avec de bons sous-titres.
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Créée
le 5 oct. 2023
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