Quoi de neuf docteur ? Que du vieux !
Voir ce film, c'est écouter avant tout, car c'est la dernière bande originale composée par Jerry Goldsmith, lequel décèdera peu de temps après la sortie. D'ailleurs, il est à noter que John Dobney a aussi composé une partie de la B.O., Goldsmith étant trop malade pour en venir à bout. Ce dernier fut le compositeur fétiche de Joe Dante, et il y a quand même de beaux morceaux, dont un qui parodie Les gremlins, et dans une musique qui rappelle beaucoup les cartoons de la Warner.
Ceci étant dit, c'est une nouvelle tentative de lier les personnages animées (en l’occurrence ceux de Warner) et des êtres humains, à l'instar de Roger Rabbit ou Space Jam. C'est aussi un film qui a beaucoup de soucis en post-production entre Joe Dante et la Warner sur la direction à prendre dans l'histoire. Et je trouve que ça se voit entre la volonté évidente d'être subversif (surtout au début où il y a une scène assez drôle sur la Warner et les audiences), et celle d'être ramenée à un film pour enfants, ce qu'il n'est pas vraiment.
C'est surtout au début où l'on voit que c'est un film de Joe Dante, avec l'apparition de Roger Corman (qui réalise un film sur Batman !), Robbie de Planète interdite, ou encore le cameo de Dick Miller, qui est son acteur fétiche. Avec toujours son esprit poil à gratter avec quelques éléments sexy (l'apparition d'Heather Graham) ou la fin où le personnage que joue Brendan Fraser rencontre ... Brendan Fraser, qui se comporte comme une véritable diva !
C'est surtout dans la deuxième partie, et l'apparition de la crispante Jenna Elfman que ça se gate, jusqu'à ce que ça devienne une grosse baudruche qui se dégonfle, bien loin des intentions de départ. Le problème reste aussi les acteurs ; si Brendan Fraser s'en tire bien (c'est dire !), Steve Martin y est mauvais comme un cochon et Jenna Elfman, avec ses sourcils taillés comme si ils étaient constamment froncés, donne envie de la pendre.
Quant aux personnages animés, quinze après Roger Rabbit, l'interaction ne surprend plus vraiment et ce ne sont que des réitérations de gags vus des décennies plus tôt. Il y a cependant une sous-intrigue entre Daffy Duck et Bugs Bunny, qui se demandent qui est le véritable héros entre eux deux, qui est complètement tué dans l’œuf.
Il est dommage que ce film a tué la carrière de Joe Dante, qui ne s'en est pas relevé depuis, car cela partait d'un désir sincère ; celui de rendre hommage à Chuck Jones, concepteur de bien des personnages Warner.
Mais son manque de prise de décisions en fait un film bâtard, et porté par cette belle B.O. du Maitre Goldsmith.