Un adolescent de quinze ans, accompagné de son petit frère, va fuguer de la maison familiale, et ils vont rencontrer dans une banlieue proche un groupe de punks, du nom de The rejected, dont ils vont en faire partie car ils se retrouvent dans cette bande marginaux. Mais ces gens-là ne sont pas du goût de leur voisinage qui veulent les faire expulser.
Suburbia est le premier long-métrage de Penelope Spheeris, qui a côtoyé elle aussi des punks durant sa jeunesse. Et son approche est quasiment d'ordre sociologique, y compris dans cette mise en scène granuleuse, car jamais elle ne les montre comme des caricatures, malgré leurs blousons de cuir ou les coupes de cheveux avec des crêtes, mais ils fonctionnent comme un mode de vie dont ils s'accoutument très bien. L'autre qualité du film est, pour rejoindre l'authenticité citée plus haut, le choix des acteurs. Certes, ils ne sont pas toujours justes, mais la grande partie est composée de réels punks, donc on a là un phrasé, une démarche, des réactions qui sont bien plus crédibles qu'une interprétation plus classique.
Cette bienveillance, sans occulter ce qui ne peut pas aller dans cette communauté, est sans doute ce qu'il y a de plus intéressant dans le film, avec notamment plusieurs scènes de concert punk. Mais c'est aussi une manière de se rebeller contre la société des années 1980 en prônant la liberté sous toutes ses formes, y compris les plus dangereuses. Ce qui va se manifester dans la terrible dernière partie où, excédés, les voisins vont en quelque sorte passer à l'action.
Avec le recul, je me demande, le plus sérieusement du monde, si Wayne's world, réalisé par la même Penelope Spheeris, ne serait pas une version comique d'un tel sujet, à savoir montrer un groupe dit de marginaux. En tout cas avec Suburbia, la réalisateur montrait déjà un talent très prometteur.