En banlieue parisienne, des jeunes glandent dans un bar en attendant que le temps passe, ou alors ils font de la moto avec à leur tête Ben, ainsi que son frère Dédé. Leurs coups de sang commencent à faire polémique, jusqu'à ce que Dédé s'en prennent au patron du bar qui le tue d'un coup pistolet. Ben va alors vouloir se venger.
Premier et dernier film de Patrick Cabouat, Les loulous est un film typique de son époque, à la fois sur une jeunesse en révolte au moment de la présidence de Giscard d'Estaing, mais aussi un document fascinant sur la naissance des banlieues, ici Créteil en particulier, avec l'érection des bâtiments qui sortent de terre dans des contrées autrefois désertiques, et qui produisent un fort contraste avec ces jeunes en blousons noirs et en manque de repères. Je ne vais pas parler de la deuxième partie, assez surprenante, mais pour qui a vu Orange mécanique, elle n'est pas sans rapports, notamment dans le traitement du personnage principal joué par Jean-Louis Robert. On aperçoit aussi Valérie Mairesse qui joue sa petite amie.
Il vaut mieux prévenir sur le fait que c'est parfois expérimental, avec une image tournée en 16mm qui donne au film un grain assez épais, les moyens ne sont guère là, ça vire parfois à la contemplation, mais il y a là une volonté évidente de la part de Cabouat de faire du cinéma, de rendre cinégénique l'arrivée de ces masses au sein de ces banlieues, avec une très bonne musique de Horacio Vaggione et Elisabeth Wiener qui préfigurent les bandes-sons au synthétiseur, et on a là une très bonne surprise.Totalement méconnue, et qui fait regretter que ce réalisateur n'ait plus rien tourné par la suite, se tournant après cela dans la production et la réalisation de documentaires pour la télévision.