Imparfait mais touchant.

Les Loulous est le premier et, à ce jour, l’unique long-métrage de fiction de Patrick Cabouat surtout connu pour ses documentaires. Ce film, tourné en 16mm avec très peu de moyens, est une curiosité qui était complètement tombé dans l’oubli avant que l’éditeur Le Chat qui fume ait l’idée de le sortir en blu-ray dans une version restaurée.

Le film est d’abord le portrait de la jeunesse des banlieues des années 70, jeunesse livrée à elle-même. Mais l’analyse sociologique dérive dans la deuxième partie du film, elle est progressivement contaminée par les visions oniriques du personnage principal et s’achève dans un final complètement apocalyptique où celui-ci règle ses comptes, par le biais d’un fantasme d’insurrection, avec la société qui le rejette.

Patrick Cabouat a vu Orange Mécanique de Stanley Kubrick, et surtout If de Lindsay Anderson dans lequel les étudiants, à la fin du film, prenaient les armes et tiraient dans le tas. Il n’est sans doute pas à la hauteur de ses modèles mais son film, malgré ses maladresses, est loin d’être inintéressant et comporte une fraicheur émouvante dans sa peinture du mal être de la jeunesse des banlieues.