Le moins que l'on puisse dire, c'est que le quatrième film d'Olivier Marchal aura été accouché dans la douleur ; Alain Delon, puis Bernard Giraudeau avaient été pressentis (le premier a décliné, le deuxième n'a pas pu pour cause de maladie, le film lui est dédié), le montage original de 2h30 a été fortement raccourci pour donner un film d'1h40, la date de sortie a été changée plusieurs fois.... et au final, ça donne une déception, pas forcément dans a qualité même du long-métrage, mais on a l'impression de voir une esquisse de ce qui aurait pu être une vraie épopée, un film-fleuve sur le grand banditisme.

La principale influence du film est sans nul doute "Mesrine" de Jean-François Richet, car les similitudes sont quand même flagrantes ; même sens du découpage dans les scènes de fusillade, démonstration du code de l'honneur chez les voyous, le jeune Momon qui est insolent avec les forces de l'ordre, et une volonté affichée de donner du spectaculaire, de montrer que les scènes de flash-back sont bien "vintage" .
Mais ce qui marchait bien dans les films de Richet, c'était leur énergie, leur vitalité, le bagout des acteurs, et ici, tout tombe étrangement à plat, ce qui m'étonne venant d'Olivier Marchal, dont j'aime bien ses films en général. Mais ici, on ne sent pas l'épopée, tout va vraiment trop vite, on ne s'attarde vraiment que sur Momon, dont Gérard Lanvin donne une interprétation assez monocorde (et sa barbe lui donne malheureusement l'occasion de marmonner son texte), tout comme Tcheky Karyo. Seul Olivier Rabourdin, dans une courte scène, montre que lui a la flamme qui manque tant dans l'histoire.

La durée du film joue vraiment trop en sa défaveur, car tout va trop vite, les évènements sont trop vite élagués, et les dialogues ne sont pas ce qu'il y a de plus subtils, avec une préférence pour la région anale dans une phrase sur trois environ.
Je ne condamne pas entièrement ce film, car Olivier Marchal a la volonté manifeste et louable de réhabiliter le grand film policier, le film de gangster comme on en voyait dans les années 70 (on pourrait aussi penser à La menace), mais ces cas-là, la modestie était aussi ce qui nous frappait. Là, on sent les moyens, les scènes de fusillade sont réussies (surtout celle devant l'hôpital), mais j'ai l'impression d'assister seulement à une ébauche; et non à l'épopée promise et tellement mise en avant, et dont on voit trop peu les conséquences sur le pouvoir public, sur le gens.

Sur le papier, une telle histoire ne pouvait que nous mettre l'eau à la bouche. Sur l'écran, c'est un vrai gâchis.
Boubakar
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le 11 déc. 2011

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Boubakar

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