Là où l'on était en droit d'attendre un brulot politique en règle sur la question des sans-papiers, Romain Goupil nous offre finalement une fable presque gentillette, très loin de l'émotion qu'avait su provoquer le « Welcome » de Philippe Lioret. Toutefois, et bien que la déception ne soit en définitive pas loin, c'est paradoxalement sur un tout autre sujet que Goupil réussit son film, à savoir celui de l'enfance. Il y a indéniablement beaucoup de tendresse dans sa manière de filmer ces différents enfants, pour une fois joués de manière convaincante (la délicieuse Linda Doudaeva en tête) et démontrant une solidarité à toute épreuve sans jamais tomber dans le grotesque ou le manque de crédibilité. C'est ainsi bien plus grâce à tout ces moments intimistes sachant nous aller droit au cœur que le film convainc le plus, et ce bien que les dernières scènes, assez dures, permettent d'éviter l'affadissement total quant à un sujet très actuel... On en ressort pas forcément grandi et encore moins bouleversé, mais néanmoins avec la satisfaction d'avoir vu un joli film sur le monde de l'enfance (et peut-être aussi un peu sur sa fin), même si ce n'était pas forcément ce que l'on était venu cherche au départ. Honnête.