Elles sont étranges quand on y pense ces « Mains libres ». A vrai dire à aucun moment je ne me suis vraiment passionné pour ce couple improbable, peut-être à cause de la grande sécheresse d'une mise en scène ne faisant clairement pas dans les chichis. Pourtant, que ce soit grâce à la prestation comme toujours remarquable de Ronit Elkabetz ou par ce contexte carcéral nous changeant pour le moins de la routine cinématographique, il finit par se dégager quelque chose de vraiment fort à l'écran, comme si, malgré notre difficulté à nous sentir totalement concerné par la relation entre ces deux personnages, le fait que cette dernière soit en définitive sans aucun cliché, sans aucune facilité également dans les concessions que chacun va devoir faire vis-à-vis de l'autre, finit par imposer un grand respect, et même, par moments, une certaine émotion, sans oublier une belle réflexion sur le cinéma documentaire et sa grande valeur dans le monde actuel... Du cinéma rugueux donc, pas forcément facile d'accès, mais qui saura sans doute se faire enrichissant pour ceux qui oseront s'y aventurer. Du beau cinéma.