Le début présente la création de la bombe atomique comme une épopée qui rassemble une équipe hétéroclite, autour d'un jeune premier qui joue Oppenheimer. Le film se construit sur une opposition entre un général rigide obsédé par le secret et le cloisonnement et les chercheurs, menés par "Oppie", qui sont des créatifs.
Alors oui, plus on approche du dénouement, plus les scientifiques sont remplis de doutes. Mais on reste dans les cadres très définis du "film de gars qui font quelque chose d'en avance sur le temps et de difficile".
Et c'est idiot. Paul Newman et Laura Dern sont gâchés dans ce film à la con. Les acteurs faisant les scientifiques, cela se voit, n'ont pas une idée précise de ce à quoi ils sont censés réfléchir. Les scénaristes concoctent des dialogues de romance insipides et prévisibles, et des incidents tout à fait artificiels ont clairement là pour faire comprendre au spectateur, cet idiot, les enjeux ("houlala, le nucléaire ça peut exploser ou irradier"). L'analyse reste très superficielle, et je n'avais pas besoin de ce film pour me dire que parmi les raisons de fabriquer la bombe, il y avait des enjeux nationalistes et de course aux armements, merci bien.
Le seul plan à sauver est celui sur le visage d'Oppenheimer pendant le fameux test, avec des verres de lunettes illuminés par l'explosion orage, et la bouche déformée en un rictus par le souffle d'air. On dirait un Dr Frankenstein fou.
La musique est un plagiat de celle de La bataille d'Alger.
Ils réfléchissent à de nombreux problèmes : faire une réaction en chaîne pour éviter une trop grande sensibilité de la bombe ; ils passent de l'idée d'un tir au canon à celle d'une bombe larguée (mais ce n'est pas expliqué autant que cela pourrait) ; etc...
Les maîtres de l'ombre n'est clairement pas mon film préféré de Roland Joffé, on traite le sujet de la bombe en laissant aux personnages le bénéfice du doute ("ils sont dépassés et ne savent pas ce qu'ils font"). Le film est peu original, avec des personnages secondaires fades.