Oui, l'idée d'adapter au cinéma un dessin animé de qualité médiocre (lui même destiné avant tout à promouvoir une gamme de jouets) n'est pas des plus inspirées.
Oui, on sent bien la volonté de marcher sur les plates bandes de gros succès commerciaux antérieurs (Star Wars, Conan...).
Oui, situer les deux tiers de l'action dans une petite ville Américaine typique des années 80 pue la série Z.
Oui, Bill Conti en mode "je repompe John Williams" montre vite les limites de son talent de compositeur.
Oui, Dolph Lungdren n'a pas encore appris que jouer la comédie nécessite plus que de bander les muscles.
Oui, Gary Goddard a autant de talent dans la mise en scène qu'un Albert Pyun (désolé pour les fans !).

Et pourtant... Malgré tous ces défauts, Les Maîtres de l'Univers est un film foncièrement fun. Bien rythmé, coloré, il y a de quoi s'amuser aussi bien au premier (Lubic, les facéties de Gwildor) qu'au second degré (Gwildor encore, l'ambiance années 80 et l'omniprésente morale dégoulinante).
La direction artistique peut même se vanter d'être une authentique réussite quand l'action se passe sur Eternia. Entre la majestueuse salle du trône ou les costumes de la garde de Skeletor, le film fait bonne figure encore aujourd'hui. De quoi regretter que la Cannon n'ait pas eu le courage d'assumer le postulat de départ et faire un pur film de fantasy.

Et puis, il y a Frank Langella ! Derrière son maquillage qu'on qualifiera poliment d'expérimental (toujours mieux qu'un personnage en synthèse ceci étant), l'acteur s'investit à fond dans son personnage de Skeletor. Il déclame son texte comme le ferait un acteur Shakespearien dans une salle de théâtre Londonienne et confère au sorcier maléfique une épaisseur inattendue pour un film de ce calibre. Mégalomane, cynique, lâche, vicieux, égocentrique ou même amoureux déçu (de la sorcière ou de Musclor, à vous de décider !), il joue à la perfection le méchant "bigger than life". C'est lui, le véritable Maître de l'univers, qui tire vers le haut un film qui en avait bien besoin.

Et en ces temps d'adaptations cinématographique improbables, on se prend à rêver d'une nouvelle version de Musclor avec Jason Statham dans le rôle titre et Anthony Hopkins en Skeletor ou bien encore un film sur She Ra avec Paris Hilton et Ian Mac Kellen dans les rôles principaux !

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le 22 nov. 2010

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Palplathune

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