Dans un rôle qui n'est pas sans rappeler celui de son premier film tourné l'année précédente, bien qu'Alfred soit ici plus maladroit que distrait, Pierre Richard multiplie les pitreries dans lesquelles on trouve tout autant de la poésie, de la candeur et une certaine puérilité.
C'est l'ambivalence de la comédie que d'être alternativement imaginatif et maladroit dans la cocasserie. Le scénario fourmille d'idées et de gags mais c'est dans la mise en scène que Pierre Richard se montre le moins inspiré ou habile. Cette profusion d'effets comiques relève davantage du film à sketches que de la comédie élaborée.
A l'instar du microcosme publicitaire croqué dans "Le distrait", le milieu de la télévision, et plus particulièrement celui des jeux télévisés, semble être un cadre anecdotique plus que l'objet d'une satire incisive qui aurait structuré plus efficacement le sujet.
Quoiqu'il en soit, Pierre Richard et ses partenaires -parmi lesquels Pierre Mondy dans un rôle franchouillard et mesquin à la de Funès- sont souvent amusants et les deux parties du film (la rencontre avec son alter ego féminin Anny Duperey, puis l'improbable jeu "Paris contre province") caractérisent un cinéma populaire et ludique