L'arrivée de la télévision dans les années a poussé les studios à être créatifs et à utiliser de moyens poussant les gens à aller au cinéma. Il y a eu bien entendu le Cinemascope, et ses écrans géants, et aussi le relief, dont Les massacreurs du Kansas en est doté.
Ça se voit dès les premières minutes où l'argument du relief est mis en avant dans une attaque dans une ville, où les bandits tirent face à la caméra, jettent des chaises devant nous, ou simulent un coup de poing qui nous arriverait à la figure.
L'utilisation du relief est d'autant plus amusante que quand on voit le film en deux dimensions, ça se remarque tout de même, et que le réalisateur, André De Toth, était borgne, et donc incapable de percevoir ce nouveau procédé !
Pour le film en lui-même, c'est un ancien voyou repenti, le toujours excellent Randolph Scott, qui décide de fuir en passant en faisant un métier honnête. Sauf qu'il est repéré par un homme qui connait son passé, incarné par George Macready,et qui veut l'utiliser pour effectuer un vol.
Le refus de Scott va pousser le film dans une spirale de violence, notamment par les deux hommes de mains du méchant joués par Ernest Borgnine et Lee Marvin.
Le scénario du film a beau tenir sur un timbre-poste, j'ai toujours autant de plaisir à suivre ces westerns de série B qui ne se prennent pas plus la tête qu'autre chose, en proposant quelque chose de manichéen en diable. On sait dès le début qui est le gentil entre guillemets et le méchant, et on sait comment ça se terminera.
J'aime toujours autant Randolph Scott, qui est une figure incontournable du Western à mes yeux, qui arrive à faire passer beaucoup de choses dans son expression monolithique, notamment son visage buriné, et la douceur de sa relation platonique avec Claire Trevor.
Comme on dit, c'est de l'excellent ouvrage, par ce très bon réalisateur qu'était André De Toth.