Les hommes

Après le délire des Hommes qui bandent, on avait bien senti que le conte se calmait, pour retourner plus proche des hommes dans le Bain des magnifiques. C'est dans cette direction plus calme, plus proche des faits réels (en fait ce ne sont que des faits divers du Portugal qui nous sont comptés ici), que nous nous dirigeons.

La question du jugement sera ici essentielle, de celle de Simao, au vrai jugement (lui aussi encore très drôle), jusqu'au jugement des mœurs de chacun, que se soit les naturistes du toit, le jeune couple qui se plaint de la distribution de nourriture ou qui participe à la mort de Dixie. Qui est coupable ? C'est bien la question que tout le monde se pose au Portugal, au point de s'en remettre à un coq !

Le récit de Gomes est cette fois très simple, il est quasiment impossible de trouver les coupables, si on prend le temps de regarder tous les détails. La scène du jugement est là pour ça, tout le monde se renvoit la balle, ce n'est pas Simao qui libérera héroïquement le Portugal, ni lui qui la conduit à la crise, etc. À tel point que la juge abandonne découragée. Et encore, on ne voit qu'une histoire sur 150 au rythme de Shéhérazade. Et encore, ce ne sont que des contes, des versions simplifiées, pas des documentaires.

Mais il s'installe aussi une tout autre ambiance dans ce second opus. Alors que le premier faisait une état de fait d'une violence sociale, qui se ressentait clairement, ici tout devient plus calme. Que se soit dans la nature ou en ville, il y a un certains bien être, une douceur intrinsèque en dessous de cette crise… qui annonce le troisième opus.