Les Mille et Une Nuits - Volume 3 : L'Enchanté par dillinger0508

Radieuse première partie très pasolinienne sur Schéhérazade. La scène de danse d'un génie du vent est d'une grande poésie. La seconde partie est un reportage sur des éleveurs de pinsons, pratique qui était apparemment très répandue autrement dans les couches populaires de la société portugaise. Le travail de certains de ses hommes pour faire apprendre des chants anciens aux oiseaux ou pour les faire chanter 250 fois en 15 minutes est passionnant. C'est aussi l'occasion de parler de l'évolution de l'urbanisme des quartiers populaires, de quartiers bas, étroits, certainements sales mais pittoresques aux mornes cités HLM. On pense fortement aux reportage du magazine XXI, dans la manière de saisir une pratique insolite et une certaine nostalgie. Malheureusement, encore une fois le visionnage du film n'est pas aisé. Cette fois-ci, à cause même de sa partie la plus intéressante, laquelle dure bien trop longtemps.

Pour conclure sur cette trilogie : Les Mille et une Nuits est un projet impressionnant, qui démultiplie les approches pour saisir l'époque tout en créant une distorsion temporelle par le truchement des contes. Ces contes il ne s'en sert pas comme d'une métaphore : il entremêle leur caractère ancestral, éternel et métaphorique au récit de l'immédiat, de l'éphémère et du politiquement explicite. Je regrette cependant l'inégalité d'un projet qui pourrait ne durer qu'une 1h30-2h.