C'est qu'on deviendrait presque blasé devant un film d'animation aujourd'hui.
Parce que c'est presque immanquablement joli à regarder, d'une fluidité affolante et plutôt agréable à suivre. Comme si les standards actuels étaient devenus des pièges.
Car au delà de la perfection technique, que reste-t-il finalement ?
C'est ce que l'on peut se demander devant Les Minions 2 : Il Etait une Fois Gru.
Car ce qui était envisagé comme un spin off sympathique en 2015 devait, une manière ou d'une autre, renouer avec l'univers qui lui a donné naissance.
En résulte un film aux trames parallèles qui avancent à plusieurs vitesses. Celle de Gru apparaît tout d'abord la plus intéressante, avant de manquer de souffle. Celle de Kevin, Bob et Stuart assure le quota de références, de gags et de groove parfois hystérique. Celle d'Otto est peu inspirée dans une quête en forme de road movie en mode Easy Rider qui se clôt sans queue ni tête.
Il Etait une Fois Gru aura beau proposer un décor seventies chiadé et enchaîner les tentatives de gags à vitesse supersonique, rien n'y fera. Car les Minions doivent maintenant partager l'affiche, et la franchise déjà jouer assez lourdement sur le fan service, pour faire du gringue au gamin qui découvrait le première épisode en 2010 et qui a pris dix ans dans la tête.
Mais le pire, c'est que Il Etait une Fois Gru ne surprend jamais, comme Moi, Moche et Méchant 3 avait évité de le faire en 2017. Et il sera surprenant de se rendre compte que, comme avec ce dernier, Les Minions 2 reste beaucoup plus mémoire pour sa galerie de personnages secondaires, sauvant en grande partie le film d'une certaine routine. C'est que les Vicious 6 ou encore cette masseuse drolatique envient du bois et arrachent quelques sourires non feints par leurs facéties et leur look d'enfer.
De quoi faire oublier partiellement une certaine paresse, voire un recyclage de quelques gags qui nous laisserait pantois si l'on n'était pas déjà passé au suivant. Ou encore ce pilonnage auditif auquel j'ai eu dans ma salle, comme s'il fallait mettre en sourdine les capacités cognitives de son public...
Bon, c'est toujours plutôt plaisant, tandis que certains traits humoristiques prennent par surprise et font mouche. Mais Les Minions 2 : Il Etait une Fois Gru sonne comme une fin de cycle, comme si le studio Illumination, après cinq épisodes, n'avait déjà plus grand chose à dire de ses figures de proue.
Comme s'il ne se souvenait plus de la petite touche d'originalité de ses débuts en 2010...
Behind_the_Mask, qui ♪ est si Minion, Minion, Minion, mais Gru, Gru, Gru... ♫